Centrafrique : une nouvelle flambée de violences fait au moins seize morts à Bangui

Des échanges de tirs ont éclaté, mardi 1er mai, entre les forces de sécurité intérieure et des membres du groupe armé « Force », en plein cœur de Bangui, la capitale centrafricaine. Les affrontements se sont poursuivis pendant plusieurs heures, causant au moins seize morts et 96 blessés.

Une patrouille de la Minusca dans les rues de Bangui. © Jerome Delay/AP/SIPA

Une patrouille de la Minusca dans les rues de Bangui. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 2 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Les violences qui ont secoué Bangui dans la journée du 1er mai ont éclaté dans le quartier de Fatima, non loin du PK5, avec « des échanges de tirs intenses entre les forces de sécurité intérieure et des éléments armés du groupe criminel du dénommé « Force », qui  auraient ouvert le feu dans l’église Notre-Dame de Fatima en plein office, suite à l’arrestation d’un des leurs par les forces de sécurité intérieure », indique un communiqué de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

Celle-ci condamne des « actes dignes de la plus grande lâcheté ayant conduit à la mort de plusieurs civils, dont celle de l’abbé Albert Tougoumalé-Baba ». En début d’après-midi, des groupes en colère après la mort du prêtre se sont rassemblés en différents points de la capitale, notamment devant l’hôpital communautaire du quartier Lakounga (sud) et au quartier PK0 (sud).

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Deux personnes suspectées d’être des musulmans ont été lynchées à Lakounga, selon une source médicale. Une mosquée a été incendiée par des manifestants dans ce même quartier, où la Minusca a affirmé avoir dépêché une patrouille.

Les affrontements, qui ont commencé vers 11 h 30 (10 h 30 GMT), se sont terminés en fin d’après-midi, selon des journalistes de l’AFP sur place. Des sources médicales concordantes dénombrent au moins 16 morts – dont un policier, un prêtre et un enfant – et 96 blessés.

450 nouveaux Casques bleus bientôt sur le terrain

Dans un communiqué, les membres du G5 (Nations Unies, Union africaine, Communauté économique des États de l’Afrique centrale, Union européenne, France et Etats-Unis) ont condamné « sans réserve » les attaques contre l’église de Fatima et la mosquée de Lakounga. Selon la Minusca, des « actes hostiles » ont été perpétrés par des individus « ciblant injustement le personnel et les véhicules des Nations unies ». Deux membres de la Minusca ont été agressés au quartier PK0, selon des sources onusiennes.

Bangui, relativement épargnée par les violences depuis plus d’un an alors que des groupes armés sévissent dans le pays, connaît un regain de violences depuis environ un mois. Une situation qui a poussé le président, Faustin-Archange Touadéra, à réclamer le renforcement de la Minusca. Le 26 avril, la Côte Ivoire a d’ailleurs annoncé l’envoi prochain d’un contingent de 450 soldats supplémentaires, sans en préciser la date.

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Des tentatives de médiation sont en cours en Centrafrique, notamment à travers l’Union africaine (UA), qui promeut une feuille de route pour la paix. C’est dans ce cadre qu’un groupe de facilitateurs ont rencontré ces dernières semaines la quinzaine de groupes armés qui sèment la violence dans les provinces du pays.

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