Congo : le groupe de Binza passe à l’action

Publié le 1 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Binza est une banlieue résidentielle de Léopoldville ; les Congolais n’avaient pas le droit d’y habiter du temps de la colonisation. L’indépendance en a ouvert les portes à la nouvelle caste des dirigeants du Congo. Avec le général Mobutu, MM. Nendaka, Kandolo, Ndele et Bomboko composent le groupe de Binza, appelé aussi « Binza Boys » par les Américains et « gouvernement de Binza » par les Égyptiens. Il est à l’origine d’une coalition contre l’homme qui ne se connaissait pas de rival au Congo : Patrice Lumumba. Pourtant, excepté Bomboko, tous lui sont plus ou moins redevables de leurs positions, à commencer par le président Kasa-Vubu lui-même. […]

S’il fallait fixer une date à la création du groupe de Binza, ce serait le 5 septembre 1960, jour de la révocation du Premier ministre Lumumba par le président Kasa-Vubu. Ce jour-là, pour échapper à d’éventuelles représailles, le président congolais, M. Bomboko, qui avait contresigné l’acte de révocation, MM. Kandolo et Ndele se retrouvèrent dans une maison de la cité indigène. Le colonel Mobutu était en relation permanente avec eux. Pour lutter contre Lumumba, ils unirent leurs intérêts. Dans l’imbroglio qui régnait alors au Congo, ils constituèrent la seule organisation homogène du pays. […]
Le conflit Kasa-Vubu-Tshombé touche maintenant à sa fin, sans contribuer pour autant à clarifier la situation politique congolaise. La réapparition du groupe de Binza nous ramène à la situation qui existait à la veille du 30 juin 1964 et recèle sinon de nouvelles perturbations, du moins de nouveaux éléments de confusion.

la suite après cette publicité

Le groupe de Binza ne peut prétendre en effet gouverner valablement le pays. Il est coupé de deux éléments essentiels : la jeunesse et les nationalistes. Ces deux forces ne peuvent, dans la situation actuelle, qu’entretenir l’agitation et l’insécurité, mais les troubles ne peuvent profiter qu’aux trusts étrangers, lesquels continueront à exploiter sans contrôle les richesses du pays comme ils l’ont fait depuis l’accession à l’indépendance. Comment conjurer ce danger ? C’est là qu’intervient le rôle des nationalistes. Leur action militaire aurait pu réussir, si elle n’avait été stoppée par l’intervention belgo-américaine de Stanleyville.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires