Bush, l’uranium et la famine

Publié le 1 août 2005 Lecture : 1 minute.

Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium et a longtemps été au coeur des préoccupations américaines. En 2003, le président George W. Bush affirmait que « Saddam Hussein a récemment cherché à obtenir des quantités importantes d’uranium en Afrique ». L’année précédente, le vice-président Dick Cheney avait dépêché à Niamey le diplomate Joseph Wilson pour tenter de trouver trace d’éventuelles ventes d’uranium nigérien à Saddam. Bien entendu, Wilson n’a rien trouvé, ce qui n’a pas empêché Donald Rumsfeld, le patron du Pentagone, de reprendre le mensonge à son compte et d’établir un lien entre Saddam et le 11 Septembre.

Espérons que cette administration qui n’a pas hésité à utiliser le Niger pour tromper le monde entier et justifier l’invasion de l’Irak saura prendre le temps de retourner dans ce pays pour sauver des centaines de milliers de vies. Pour l’heure, elle est est à peu près muette sur la tragédie humanitaire en cours. Ce pays a pourtant été frappé, l’an dernier, par des armes de destruction massive naturelles : la sécheresse et les criquets. Ce double malheur a ruiné sa production céréalière et les Nations unies sont aujourd’hui contraintes d’implorer l’aide de la communauté internationale. 3,5 millions de Nigériens, plus d’un tiers de la population, sont menacés par la famine.
Au mois de juin, le président nigérien a été reçu à la Maison Blanche pour discuter d’un renforcement des échanges commerciaux. « Les États-Unis feront ce qui est en leur pouvoir pour aider les populations africaines à avoir une vie meilleure », a promis Bush. La nation qui, il y a deux ou trois ans, avait les yeux rivés sur le Niger et ses gisements d’uranium doit à présent fournir à sa population le pain dont elle a besoin.

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