Tchad : Idriss Déby nomme son premier gouvernement sans Premier ministre

Le président tchadien a nommé lundi 7 mai les membres de son gouvernement après la mise en place vendredi de la nouvelle Constitution pour une 4e République qui instaure un régime présidentiel sans Premier ministre, a annoncé la télévision nationale.

Idriss Déby Itno, président de la République, lors d’une interview avec Jeune Afrique le 18 janvier 2017 au palais présidentiel. © Vincent Fournier/Jeune Afrique-REA

Idriss Déby Itno, président de la République, lors d’une interview avec Jeune Afrique le 18 janvier 2017 au palais présidentiel. © Vincent Fournier/Jeune Afrique-REA

Publié le 8 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Le premier gouvernement de la 4e République, celle d’un « régime présidentiel intégral » désormais en vigueur au Tchad, a été dévoilé lundi. Un gouvernement sans Premier ministre, ni vice-président, comme le prévoit la nouvelle Constitution, adoptée lundi 30 avril par le Parlement et promulguée vendredi.

24 ministres

Composé de 24 ministres et 4 secrétaires d’État, dont deux ministres d’État, le nouveau gouvernement prêtera serment devant le président de la République. L’équipe gouvernementale compte 9 femmes, conformément aux voeux d’Idriss Déby Itno de favoriser la représentativité des femmes en politique.

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Dix anciennes personnalités quittent le gouvernement, dont le ministre des Infrastructures, celui des Finances et celui du Pétrole.

Kassire Coumakoye, ancien Premier ministre (1993-1995 puis 2007-2008) d’Idriss Déby, devient ministre d’État conseiller à la Présidence, et l’avocat Jean-Bernard Padare devient ministre d’État chargé des Infrastructures.

Les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité ainsi que celui du ministère des Affaires étrangères conservent leurs titulaires, soit respectivement Bichara Issa Djadallah et Mahamat Zene Cherif, qui avait été nommé en janvier dernier.

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Législatives et « amnistie »

La Constitution, adoptée par une session parlementaire boycottée par de nombreux députés de l’opposition, renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

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Au pouvoir depuis 1990, le président Déby a demandé au moment de sa promulgation vendredi « le concours des partenaires financiers » pour organiser les élections législatives repoussées depuis 2015, dont il a confirmé qu’elles devaient se tenir en novembre 2018.

Idriss Déby Itno a également décrété vendredi une « amnistie générale », invitant tous les Tchadiens qui « pour une raison ou pour une autre ont quitté leur pays » à « rentrer dignement ».

Cet appel a suscité des réactions au sein des exilés comme l’ex-conseiller du président Déby réfugié politique en France, Abakar Tollimi, pour qui l’amnistie est un « non-événement » et qui dit être loin de son pays par « manque de démocratie ».

Plusieurs rébellions armées dont les hommes se trouvent en Libye ou au Soudan ont réagi à cette offre d’amnistie. L’Union des forces de la résistance (UFR) estime qu’Idriss Déby n’a « jamais respecté ses engagements », selon son porte-parole Youssouf Hamid basé en Allemagne.

Le bureau politique de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) dirigé Mahamat Nouri, chef rebelle qui avait défié Déby en descendant sur N’Djamena il y a dix ans, a également rejeté la proposition dans un communiqué.

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