Municipales en Tunisie : l’UE juge l’élection crédible mais déplore la faible participation

La mission électorale de l’Union européenne a jugé crédible le premier scrutin municipal depuis la révolution de 2011, malgré la faible participation, en particulier des jeunes, et une campagne peu dynamique, freinée par des règles strictes quant à l’équité du temps de parole.

Pour la première fois depuis la chute de Ben Ali, les militaires et les sécuritaires ont voté aux élections municipales le 29 avril 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Pour la première fois depuis la chute de Ben Ali, les militaires et les sécuritaires ont voté aux élections municipales le 29 avril 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 9 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Le 6 mai, « les électeurs tunisiens ont pu exprimer leur choix librement, au cours d’un scrutin crédible », a jugé Fabio Massimo Castaldo, vice-président du Parlement européen et chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne.

Alors que les résultats des municipales n’ont pas encore été officialisés, ce vote s’est déroulé « dans le calme » et « constitue un pas historique dans la réalisation de la décentralisation prévue par la Constitution », a-t-il expliqué.

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« Le dépouillement a été conduit de façon transparente et le plus souvent consensuelle », a ajouté Fabio Massimo Castaldo. En revanche, la mission d’observation a souligné que contrairement aux élections législatives et présidentielle de 2014, ce premier scrutin municipal depuis la révolution de 2011 a pâti d’un manque de visibilité et d’une importante abstention, qui a dépassé 66 %.

Une faible participation des jeunes

« Le scrutin a été marqué par certaines faiblesses techniques et une participation assez modeste dont il faudra tirer les leçons. En particulier, la faible participation des jeunes est un sujet de préoccupation », a détaillé le chef de la mission d’observation.

Moins de 25 % des jeunes de 18 à 21 ans sont inscrits sur les listes électorales, selon les estimations de la mission européenne.

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M. Castaldo dit espérer voir une meilleure participation des jeunes « pas seulement en tant que candidats, mais aussi comme électeurs », tout en disant comprendre « leur déception, sept ans après la révolution, face aux difficultés économiques et sociales ».

Une campagne peu dynamique

Le chef de la mission électorale européenne a également déploré une campagne peu dynamique et une couverture médiatique « généralement équilibrée mais faible », conséquence de plafonds bas de dépenses, de l’interdiction aux élus nationaux de participer, et des règles complexes imposées aux médias pour respecter l’équité du temps de parole.

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Les médias tunisiens ont peu couvert le fond de la campagne et il n’y a quasiment pas eu de débats entre les candidats, en partie par crainte de sanctions en cas d’infraction aux règles sur les temps d’antenne.

La mission a salué l’adoption par le Parlement, avant le scrutin, du Code des collectivités locales, qui a doté les municipalités d’un début d’autonomie.

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