Référendum au Burundi : l’UE dénonce un « climat d’intimidation et de répression »
À une semaine du référendum constitutionnel au Burundi du jeudi 17 mai, l’Union européenne se dit « vivement préoccupée par la situation des droits humains » et « le manque d’information officielle publique sur les éléments clé du projet de Constitution ».
« Le processus actuel va à contre-courant des efforts en cours de médiation et de facilitation d’un dialogue politique inter-burundais », a déclaré mardi Federica Mogherini, diplomate en chef de l’Union européenne. L’UE critique une campagne électorale menée dans « un climat d’intimidation et de répression » et marquée par la « persistance d’exécutions extrajudiciaires et d’arrestations arbitraires ». Federica Mogherini a notamment cité le cas de Germain Rukuki, activiste condamné à 32 ans de prison le 26 avril dernier.
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Nkurunziza jusqu’en 2034
Le 17 mai, les Burundais devront se prononcer « pour » ou « contre » le projet d’amendement de la Constitution de 2005 qui devrait permettre au président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer deux septennats à partir de 2020 et ainsi se maintenir à la tête du pays jusqu’en 2034.
L’Union européenne s’est inquiétée mardi du « manque d’information officielle publique sur les éléments clé du projet de Constitution ». De fait, le texte du projet de Constitution soumis au vote n’a finalement été publié que mardi 8 mai sur le site de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), soit huit jours après le début officiel de la campagne.
Pour l’opposition burundaise, comme pour l’Union européenne, cette nouvelle Constitution met en péril l’accord d’Arusha signé en 2000 et dont l’UE est un des garants. Cet accord, compromis politique historique, avait mis fin à des années de guerre civile au Burundi.
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Les radios VOA et la BBC suspendues
Le 1er mai, jour du lancement de la campagne pour le référendum, le Département d’État américain avait publié un communiqué pour appeler le gouvernement burundais à « respecter ses obligations concernant le droit la liberté d’expression ».
The U.S. is concerned with the May 17 referendum in #Burundi aimed at amending its constitution through a non-transparent process. We are especially concerned that these amendments will be interpreted as resetting presidential term limits, weakening democratic institutions. pic.twitter.com/4eWD6xgiPi
— Matthew Miller (@StateDeptSpox) May 1, 2018
Trois jours plus tard, le Conseil national de communication a décidé de suspendre les radios BBC et Voice of America pour six mois à compter du 7 mai citant des « manquements à la loi régissant la presse et à la déontologie professionnelle » et une couverture mensongère de l’actualité. Dans son communiqué de mardi, l’Union européenne déplore ces suspensions, et juge que « le contrôle étroit des journalistes et des médias risquent de compromettre davantage ce processus » électoral.
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