Le massacre des innocents

Publié le 31 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Nous devons certes, sans aucune réserve, condamner le terrorisme. Mais qu’est-ce que le terrorisme ? C’est le recours à la violence contre des innocents pour faire triompher une idéologie ou une cause politique. Que l’on soit chrétien, juif ou musulman, croyant ou incroyant, on ne peut accepter qu’au cur d’une ville, dans un train, un métro ou un avion, une bombe ou un colis piégé fasse des morts et des blessés dans la population civile. Mais ne doit-on pas qualifier aussi de « terroristes » des opérations militaires menées par un État, qui, pour libérer trois prisonniers et neutraliser des groupes armés, tue des centaines de victimes innocentes et inflige des terribles souffrances, physiques et morales, à la population libanaise et palestinienne ?
Comment accepter que le gouvernement des États-Unis approuve cette répression sanglante ? Comment accepter que l’Union européenne n’ait pas eu le courage de condamner ce comportement inacceptable de l’État d’Israël ? Les grandes puissances occidentales auraient-elles été aussi passives et aussi timorées si c’était l’Iran ou la Syrie qui avaient ainsi semé la terreur dans un pays voisin ? On peut s’étonner aussi que, sur les bords de la Seine, tant d’intellectuels de droite et de gauche n’aient pas élevé la voix comme ils le font si souvent quand certains pays violent les droits de l’homme. Sans doute les « bobos » étaient-ils en vacances à « Paris Plage » ou dans leurs confortables demeures de Marrakech.
Heureusement, dans notre pays et dans le monde entier, de plus en plus nombreux sont les chrétiens, les juifs, les musulmans, les croyants et les incroyants qui dénoncent le massacre des innocents au Proche-Orient. Et puis, dans ce contexte tragique, au-delà de tous les clivages confessionnels ou idéologiques, des hommes et des femmes unissent leurs efforts pour venir en aide, de Beyrouth à Gaza et de Bagdad à Haïfa, à tous ceux qui souffrent. Cet exemple devrait inciter les puissants de ce monde à agir enfin pour exiger de tous – y compris de l’État d’Israël le respect du droit international. Tout le monde sait – et dit – que la paix ne reviendra pas au Proche-Orient tant qu’une solution équitable n’aura pas été apportée au conflit israélo-palestinien. Puisque les États-Unis ne sont pas un arbitre impartial, pourquoi l’Union européenne, la Russie et les États arabes n’unissent-ils pas leurs efforts pour relancer et faire aboutir les négociations entre Israéliens et Palestiniens ? C’est ce que vient de demander, une fois encore, le Saint-Siège. Sera-t-il entendu ?

* Prêtre catholique

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires