L’Algérie s’indigne des accusations du ministre marocain Nasser Bourita

La presse algérienne se déchaîne suite aux déclarations dans Jeune Afrique du ministre marocain des Affaires étrangères, impliquant Alger et Téhéran dans le soutien au Polisario. Des « propos irresponsables » selon Alger.

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères marocain, ici à l’ONU en septembre 2017. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères marocain, ici à l’ONU en septembre 2017. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Publié le 14 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Dès la parution de l’interview coup-de-poing accordée à Jeune Afrique par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans laquelle il accuse Alger d’avoir facilité des rencontres sur son sol entre responsables du Hezbollah et du Polisario, la diplomatie algérienne s’est empressée d’y répondre.

Dimanche 13 mai, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, s’est fendu d’un communiqué virulent où il a exprimé « la ferme condamnation de l’Algérie et son rejet total des propos irresponsables du ministre marocain ». « Au lieu de produire des preuves irréfutables qu’il prétend détenir et dont, en fait, il ne dispose pas ou, face à l’incrédulité avec laquelle la communauté internationale a accueilli les allégations qu’il a lancées le 1er mai, de faire résipiscence, le ministre marocain a choisi de poursuivre sur la voie de la mystification et de l’affabulation ».

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Dans cette interview, Nasser Bourita accuse Alger d’avoir « apporté couverture, soutien et appui opérationnel » à des rencontres, dans la capitale algérienne, entre responsables du Hezbollah et du Polisario. Lesquelles, poursuit-il, se seraient tenues dans « une planque algéroise bien connue des services algériens, concédée en location à une certaine « DB », algérienne mariée à un cadre du Hezbollah, et convertie en agent de liaison du Hezbollah, notamment avec le Polisario », affirme le ministre.

Relations tendues

Des accusations révélatrices, selon la diplomatie algérienne, « d’une politique de fuite en avant » suite « aux revers majeurs qu’il [le Maroc] a subis en Afrique, en Europe et tout dernièrement encore à New York ».

« C’est une imposture grossière qui vise à stigmatiser l’Algérie », écrit pour sa part le site d’information TSA. « Un tissu d’approximations et de mensonges », « une digression méprisable », poursuit-il. C’est même « un délire hallucinatoire », rajoute le journal Al Khabar, d’après qui le ministre Nasser Bourita est bien décidé à « pousser les relations entre le Maroc et l’Algérie au bord de la rupture ».

Nasser Bourita est un expert [dans] l’art de retourner les situations », accuse Le Soir d’Algérie

Soutenant que le pouvoir algérien allait créer d’autres problèmes dans la région et au-delà, Nasser Bourita a clairement émis le souhait, dans cet entretien, de dialoguer directement avec l’Algérie sur la question du Sahara occidental. « Aucun être sensé ne peut croire que la question peut être réglée sans l’Algérie », déclare-t-il. Dans sa réaction aux propos du ministre marocain, dimanche, la diplomatie algérienne a quant à elle réitéré sa détermination à rester en dehors de ce conflit qui « n’implique », selon elle, « que le Maroc et le Polisario ».

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« Nasser Bourita est un expert [dans] l’art de retourner les situations », accuse Le Soir d’Algérie. Objectif : « occasionner des événements qui l’extirperont du plan de paix onusien, ce cadre légal qui le ligote et l’empêche de manoeuvrer à sa guise pour s’emparer des terres du Sahara occidental ».

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