Afrique centrale : le Rwanda va réintégrer la CEEAC
Sept ans après l’avoir quittée, le Rwanda va réintégrer officiellement la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), lors d’un sommet prévu les 24 et 25 novembre prochains à N’Djamena.
Deux ans et demi après en avoir fait la demande, le Rwanda devrait officiellement réintégrer la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la région prévu du 24 au 25 novembre à N’Djamena, au Tchad.
Cette annonce a été faite par Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, le 27 octobre à Loango, au sud de la République du Congo, lors d’un exercice militaire organisé par la CEEAC auquel elle était invitée à assister – une première depuis le retrait de Kigali en 2007.
« On avait suspendu notre participation parce que depuis le génocide de 1994 le Rwanda est un pays en reconstruction. Donc, on a pensé qu’on ne pouvait pas contribuer pleinement à la CEEAC », a expliqué Louise Mushikiwabo, citée par l’AFP. Mais « le Rwanda est désormais un pays qui est très loin de la tragédie, qui s’est stabilisé et [est] prêt à contribuer à la CEEAC », a-t-elle poursuivi.
Logique économique
Ce retour témoigne plus simplement de la volonté du Rwanda de renforcer ses liens économiques avec les pays membres de cette Communauté.
Lire aussi :
Téléphonie : le Rwanda, le Kenya et l’Ouganda abolissent leurs frontières
La Communauté d’Afrique de l’Est lance son union monétaire
Afrique de l’Est : visa touristique unique pour le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda
Afrique de l’Est : Pékin signe pour un axe ferroviaire de près de 4 milliards de dollars
Cedeao, Cemac, SADC… Quels sont les points forts et les faiblesses des organisations africaines ?
Pour rappel, lors de son retrait en 2007, Kigali semblait clairement décidé à privilégier ses liens avec une autre organisation régionale : la Communauté est-africaine (CEA).
Un choix expliqué par le fait que 70 % du commerce extérieur du pays « se faisait déjà avec les États membres de cette communauté » et que « toutes [ses] marchandises transitaient par cette communauté », pour reprendre les motifs avancés alors par Charles Murigandé, l’un des prédécesseurs de Louise Mushikiwabo aux Affaires étrangères. Cette stratégie s’est avérée payante, puisque au sein de la CEA, Kigali – alliée le plus souvent au Kenya et à l’Ouganda – a pu réaliser des avancées extraordinaires en matière de coopération dans le domaine des infrastructures, des télécoms et de la libéralisation commerciale.
Ces progrès ont souvent été obtenus en se basant sur un noyau de pays volontaires au sein de l’organisation régionale, sans attendre – ni même requérir – l’appui unanime de tous les États membres.
>>> Cliquez sur ce lien pour visualiser toutes les organisations régionales africaines et les pays qui en font partie
Relations compliquées
En réintégrant la CEEAC, le Rwanda devrait accroître son influence sur les politiques commerciales de l’organisation et renforcer ses échanges avec ses États membres. Il est peu probable, toutefois, que la coopération décentralisée qui a fait le succès de la CEA emporte l’adhésion d’une organisation qui compte nombre de pays avec lesquels Kigali entretient des relations notoirement difficiles. Pour réussir son retour, le pays dirigé par Paul Kagamé devra déployer une délicate stratégie diplomatique et économique.
>>> Lire aussi : Rwanda – RD Congo : ennemis intimes
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan