Forum East Africa Com : les nouvelles technologies pour renforcer les services publics au Kenya

À l’occasion du forum East Africa Com qui s’est tenu à Nairobi les 15 et 16 mai, acteurs publics et privés ont échangé sur l’importance d’introduire les technologies de l’information et de la communication dans l’administration et les infrastructures.

Un embouteillage à Nairobi en 2008. Photo d’illustration. © SAYYID AZIM/AP/SIPA

Un embouteillage à Nairobi en 2008. Photo d’illustration. © SAYYID AZIM/AP/SIPA

Publié le 18 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

« Et si nous avions des routes intelligentes ? Des routes qui, à chaque fois qu’un usager passe sur un nid-de-poule, envoie un message au gouvernement ? » lance Fernando Wangila, directeur des technologies de l’information à la NTSA, l’autorité kényane des transports.

Nairobi est tristement célèbre pour ses embouteillages, la mauvaise qualité de ses chaussées et pour sa mortalité routière. Chaque année, entre 3 000 et 13 000 Kényans meurent sur les routes selon les sources. Ces dernières semaines, de nombreux axes routiers ont été coupés suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région.

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Pour la NTSA, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication est donc aujourd’hui primordiale. Que ce soit pour simuler les différentes intempéries lors de la conception des axes routiers, ou pour mettre en place « l’Internet des objets » (IoT) en rendant les routes « intelligentes ».

Rendre les infrastructures plus performantes

Mais aussi pour améliorer les services et la compétitivité des infrastructures. Le port de Mombasa est aujourd’hui très congestionné, explique Fernando Wangila : « Il faut compter 20 jours entre le moment ou un conteneur arrive au port et le moment où celui-ci arrive à Nairobi. Ce sont des délais problématiques, qui affectent notre économie. » La solution, dit-il, peut-être trouvée en facilitant les communications entre les différents acteurs et en développant les technologies de « tracking », c’est-à-dire de suivi des véhicules et des biens.

Mais le défi est de taille et au Kenya, la « Smart City » ou « ville connectée » est loin d’être une réalité. Il est aujourd’hui très difficile de prévoir les temps de trajets, contrairement au Rwanda explique Antony Otieno, secrétaire général de l’ONG Internet Society dans le pays : « Ici, au moins 90 % des véhicules sont des véhicules d’occasion importés et ils manquent souvent d’un identifiant électronique. C’est problématique quand on tente de trouver des solutions pour améliorer la circulation ».

L’organisation salue les infrastructures mises en place dans le pays, mais espère une volonté politique plus poussée pour profiter des opportunités des TIC dans des secteurs primordiaux tels que la santé, l’éducation et la sécurité.

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Difficile d’identifier les personnes et les biens

Selon Fernando Wangila cependant, le principal frein est l’identification des personnes et des biens, qui reste difficile. Connu pour être un ardent défenseur de l’utilisation de l’Internet des objets et de la blockchain, il soutient la mise en commun de la carte d’identité, du permis de conduire et des cartes de couverture santé en une seule et même carte électronique : « Ce système rendrait l’ensemble des services gouvernementaux plus efficaces pour les citoyens, réduirait la paperasse, créerait de la transparence », conclut-il.

La NTSA, quant à elle, mettra bientôt en circulation un permis de conduire digital. Un projet qui n’est pas sans risque selon Timothy Oriedo, chercheur spécialiste du big data : « Le gouvernement a en sa possession de plus en plus de données sur les citoyens, tandis que nous sommes encore loin derrière l’Europe en termes de législation sur la protection de ces données et le cyberterrorisme ».

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