[Tribune] Quand la Barbade menace Washington
Le Botswana vient d’émettre un mandat d’arrêt visant le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Boris Johnson. « Fake news » ? Peut-être pas…
Tribune. On apprend avec intérêt que le gouvernement des îles Fidji a décidé d’interdire à la France de mettre en œuvre sa loi de programmation militaire 2019-2025. L’amiral Ratu Josaia Voreqe Bainimarama, plus connu sous le nom de Frank Bainimarama et qui s’y connaît forcément en affaires militaires, estime que la France ne doit pas porter ses dépenses à 2 % du PIB, comme elle en a l’intention, mais rester plutôt aux environs de 1 %.
Le Botswana vient d’émettre un mandat d’arrêt visant Boris Johnson
— Cela suffit largement, a décrété l’ami Ratu lors d’une récente conférence de presse tenue en sa capitale de Suva.
D’autre part, il n’est pas question de laisser Paris moderniser ses Rafale. Ceux qui volent aujourd’hui peuvent « tenir le coup », selon la mâle expression de l’amiral, jusqu’aux fameuses calendes grecques, qu’Athènes a fixées au 1er janvier 2070.
De son côté, le Botswana vient d’émettre un mandat d’arrêt visant le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Boris Johnson. Contrairement aux premières informations émanant de Gaborone, il ne s’agit pas d’un délit de sale gueule (voir sa photo), mais du rôle trouble joué par l’hirsute Johnson dans le référendum qui a mené au Brexit. Les Botswanais estiment que, dans cette affaire, ledit Boris (étrange prénom pour un sujet de Sa Gracieuse Majesté, by the way – serait-il une taupe de l’ex-KGB ?)… que ledit Boris, donc, n’est pas blanc-bleu. Rose peut-être, un peu rougeaud par temps chaud, mais pas blanc-bleu.
Amnésie internationale envoie des observateurs
Les événements se précipitent. L’organisation Amnésie internationale, qui a son siège à Sidi Bennour, dans le Doukkala marocain, a annoncé hier avoir envoyé des observateurs dans tous les pays d’Europe, ainsi qu’au Japon et chez les Yankees, pour y surveiller les élections locales. Il est notoire qu’on ne peut devenir maire ou conseiller municipal à Kasugai, Aranjuez ou Corpus Christi (Texas) sans distribuer des bonbons dans les crèches ou flatter la croupe de femelles environnantes.
— Ce scandale doit cesser ! a tonné Abdelmoula Boudou, raïs général d’Amnésie internationale.
Et de se plaindre que certains de ses militants sont refoulés aux frontières européennes ou nippones sous le prétexte vulgaire, et manifestement controuvé, qu’ils ne disposent pas de visas valables. La rouerie et le cynisme de ces pays ne connaissent pas de limites.
Dans la foulée, son Premier ministre a lancé un ultimatum aux Etats-Unis d’Amérique.
On apprend enfin, à l’issue de cette semaine ébouriffante, que le Premier ministre de la Barbade, l’honorable Freundel Stuart, a mis son armée en état d’alerte. Les trois hommes ont reçu l’ordre de ne pas se séparer de leur tromblon. Dans la foulée, mister Stuart a lancé un ultimatum aux États-Unis d’Amérique : soit leur twitteur-en-chef, Balourd Trump, abandonne son projet de mur anti-Mexicains, soit l’armée barbadienne interviendra. Non mais !
Je vais vous faire un aveu, amis lecteurs trop crédules : tout ce qui précède est faux. Je l’ai inventé. Mille excuses…
Comment ? Vous n’y avez pas cru un seul instant ? Vous me dites que c’est grotesque, ridicule, invraisemblable ? D’accord. Et pourtant nous admettons sans ciller que Macron interdise à l’Iran d’avoir un programme nucléaire, que la CPI émette des mandats d’arrêt visant des métèques mais jamais un Netanyahou ou un George Bush, deux criminels notoires, et que des armées européennes, sous la conduite des Américains, se trouvent en Syrie sans l’autorisation du gouvernement légal de ce pays. Tout cela nous semble « normal ». Pourquoi ?
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...