Sombre bilan

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Décidément, 2003 n’aura pas été une bonne année pour les libertés. Après Reporters sans frontières (RSF), qui la qualifia d’« année noire » pour la liberté de la presse au début de mai, c’est au tour d’Amnesty International de dénoncer les violations des droits de l’homme, dans son rapport 2004, rendu public le 26 mai.
Sont épinglés, entre autres, les États-Unis pour leur « double langage » sur la justification de leur engagement en Irak et contre le terrorisme. Le secrétaire général d’Amnesty International, Irène Khan, a déclaré que « les gouvernements n’agissent plus dans une perspective morale et sacrifient les valeurs universelles sur l’autel de la sécurité ».

Autre pays mis à l’index : la France, qui ne donne « pas toujours l’exemple que l’on pourrait attendre d’elle », en vertu de son statut de patrie des droits de l’homme. Quant à Israël, il est montré du doigt pour avoir détruit depuis le début de la seconde Intifada trois mille maisons palestiniennes dans les Territoires, dont un millier à Rafah. Au nom de la guerre antiterroriste, le pays d’Ariel Sharon a rasé, de manière totalement arbitraire selon l’ONG, 10 % des terres cultivées de la bande de Gaza.
L’Afrique, avec son lot de conflits armés, de régimes répressifs, de violences contre les femmes, ajoutés à la précarité économique, n’est pas en reste. Amnesty déplore l’enrôlement d’enfants soldats au Burundi, au Liberia, en Côte d’Ivoire et en République centrafricaine. Elle dénonce aussi le refus opposé aux détenus du Kenya, par exemple, d’avoir droit à un procès équitable. En Éthiopie, au Soudan et au Zimbabwe, c’est le recours à la torture qui inquiète les défenseurs des droits de l’homme. Sans compter les condamnations à la peine de mort qui continuent d’être d’actualité au Nigeria, en Zambie, où quarante personnes encourent la peine capitale pour avoir participé à une tentative présumée de coup d’État, et au Tchad, qui a ordonné neuf exécutions en 2003 alors que la peine de mort avait été abandonnée depuis 1991. « Les initiatives régionales visant à instaurer un meilleur respect des libertés fondamentales ont néanmoins enregistré des avancées », note cependant le rapport. Comme pour entretenir un peu l’espoir.

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