Six protocoles pour une paix

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Est-ce le dernier virage avant la paix définitive entre Nord- et Sud-Soudan ? Le gouvernement de Khartoum et les rebelles de la SPLA (Sudan People’s Liberation Army) ont signé, le 26 mai, à Naivasha (Kenya) les trois derniers protocoles nécessaires au futur traité. Le premier accord règle le statut controversé d’Abyei (sud de la région centrale de Kordofan), et le deuxième, celui des monts Nouba et du Nil Bleu méridional.

Ces régions posaient problème, car leurs frontières, héritées du colon britannique et choisies comme référence pour les négociations, les plaçaient géographiquement et administrativement dans le giron de la zone Nord. Elles se sont rangées sous la bannière de la SPLA pour faire entendre leur voix et se rattacher au Sud. Le troisième accord définit les modalités de partage du pouvoir et d’alternance entre le président Omar el-Béchir et le leader de la SPLA, John Garang.

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Les négociations ont été menées par le général kényan Lazaro Sumbeiyo, envoyé spécial de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement de l’Afrique de l’Est). Plutôt que de chercher un compromis global qui, sachant que cette guerre résiste depuis vingt ans à toute tentative de paix, avait toutes les chances d’être violé ou dénoncé à brève échéance, il a procédé par étapes. En juillet 2002, le premier pas est franchi avec le protocole de Machakos (Kenya), qui donne au Sud le droit à l’autodétermination. Il fixe également une différenciation régionale dans les rapports entre l’État et la religion. Le Sud obtient un régime laïc, le Nord conserve la charia. À Naivasha, le 25 septembre 2003, les questions militaires sont réglées. Khartoum retire la quasi-totalité de ses soldats du Sud et la SPLA s’engage à assurer la sécurité du territoire. Trois mois plus tard, toujours à Naivasha, le partage des richesses est officialisé. Revenus pétroliers et non pétroliers seront divisés à parts égales entre le Sud et le Nord et 2 % seront versés à la région d’extraction.
Ce sont donc désormais un total de six textes qui établissent les modalités de la période de transition, prévue pour durer six ans, au terme de laquelle le Sud dira si, oui ou non, il veut être indépendant. Les deux parties doivent maintenant s’entendre sur la façon d’appliquer ces compromis, négocier un nouveau cessez-le-feu et signer la paix.

Les chances de la rendre effective dépendent maintenant de la capacité du chef de l’État et de John Garang à rassembler autour d’eux toutes les factions : milices arabes progouvernementales et groupes rebelles indépendants.

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