Pour l’amour de l’art…
En ces temps d’économies, le soutien public à la création artistique s’essouffle en France. Reste les entreprises. Las ! Pour la première fois depuis dix ans, les actions de mécénat ont connu une baisse entre 2000 et 2002, tout comme le nombre des partenaires concernés. Le gouvernement n’en compte pas moins boucher les trous du budget culturel de l’État grâce des concours privés favorisés par les incitations fiscales contenues dans la loi Aillagon de 2003. Des mesures qui tardent à produire leur effet. Pour faire le point sur la crise tout en fouettant les énergies des quelques rares mécènes présents sur le terrain de la musique, de la peinture et du spectacle vivant, Olivier Poivre d’Arvor a rassemblé, le 24 mai, les bonnes volontés au siège parisien de l’Association française d’action artistique (Afaa). On a célébré les champagnes Pommery et leur administratrice Nathalie Vranken, qui a ouvert ses chais à une exposition d’art contemporain, on a rappelé les hauts-faits du mécène Robert Lion en présence de son successeur à la Caisse des dépôts et consignations, on a congratulé la Fondation EDF et la Fondation France Télécom en versant une larme sur les grands amis des artistes aujourd’hui disparus. Ainsi Renault a-t-il choisi de sacrifier sa politique traditionnelle de soutien aux arts visuels au profit de formations universitaires plus directement utiles à l’entreprise. Et l’on a tenté de se rassurer en écoutant la célèbre photographe Bettina Rheims remercier son public pour l’éclatante réussite professionnelle qu’il lui a offerte, sans un centime de subvention et sans une seule commande d’un musée français !
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