Pauvreté : état des lieux

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

« La comparaison internationale des données sur la pauvreté est un exercice difficile », explique la Banque mondiale dans son rapport sur le développement dans le monde publié fin avril(1). Cet avertissement est une sorte d’appel à la prudence. Les enquêtes nationales sur ce phénomène que d’aucuns veulent occulter sont très rares : certaines remontent à 1993, d’autres sont datées de 1997, 2000 ou 2001. Outre cette irrégularité, il y a la diversité des définitions. La pauvreté se mesure à l’aune d’un seuil de revenu qui varie d’un pays à l’autre selon le niveau de vie (salaires ou revenus, prix des biens et des services).
Pour tous les pays en développement, la Banque mondiale a tranché : le seuil de pauvreté « extrême » sera le même pour tous, à savoir 1 dollar exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA, tenant compte du taux de change et du taux d’inflation). Un dollar PPA permet donc d’acheter la même quantité de biens dans n’importe quel pays pauvre. Il en va autrement dans les pays riches dont les instituts d’études sont très bien outillés pour suivre année après année l’évolution de la pauvreté. C’est le cas notamment de la France, dont l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale a publié, le 8 avril, son rapport 2003-2004(2).
Selon la définition française, est pauvre celui qui perçoit moins de 650 euros par mois, soit 50 % du niveau médian de la population française. Le nombre de pauvres est ainsi passé de 4,1 millions de personnes en 1996 (7,2 % de la population) à 3,6 millions en 2001 (6,1 %).
Le niveau français correspond au seuil adopté par les États-Unis (25 dollars par jour et par tête), où la pauvreté touche 34,6 millions de personnes (12,1 % de la population). En Russie, où le seuil est dix fois moins élevé (2,5 dollars), on dénombre 31,2 millions de pauvres (22 %).
Les pauvres des pays moins avancés doivent se satisfaire, eux, de 1 dollar par jour. Leur nombre atteint 1,1 milliard de personnes (21,3 % de leur population). En vingt ans, la pauvreté a baissé partout, sauf en Afrique subsaharienne. En 2001, le continent abritait 29 % des pauvres de la planète, contre 11 % en 1981. Au rythme actuel, si rien ne change, il en comptera 50 % en 2015.

1. World Development Indicators, Banque mondiale, 416 pp., 60 dollars.
2. Rapport sur la pauvreté et l’exclusion sociale, Documentation française, 158 pp., 11 euros.

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