Guinée : Ibrahima Kassory Fofana devient Premier ministre

L’économiste Ibrahima Kassory Fofana, membre du gouvernement sortant, a été nommé le 21 mai Premier ministre par le président Alpha Condé.

Le nouveau Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana aux côtés du président Alpha Condé. © DR / Primature guinéenne

Le nouveau Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana aux côtés du président Alpha Condé. © DR / Primature guinéenne

Publié le 22 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

« Le président de la République, le professeur Alpha Condé, a signé lundi soir [le 21 mai, ndlr] un décret portant nomination de M. Ibrahima Kassory Fofana (64 ans) en qualité de Premier ministre, chef du gouvernement », selon les termes du décret de nomination.

Membre du gouvernement sortant, Ibrahima Kassory Fofana était jusqu’à présent en charge des investissements et des partenariats publics-privés. Il doit « proposer un nouveau gouvernement dans les meilleurs délais », précise le décret publié sur les médias d’État.

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Rapprochement après 2010

Ibrahima Kassory Fofana a été un adversaire tenace d’Alpha Condé, opposant historique en Guinée, sous le régime du général Lansana Conté (1984-2008), dont le nouveau Premier ministre était très proche. Mais les deux hommes se sont rapprochés après l’élection d’Alpha Condé en 2010.

Économiste de formation, le nouveau Premier ministre a été dans les années 1970-80 un haut responsable aux ministères de la Coopération internationale puis du Plan. Il deviendra par la suite ministre du Budget et de la restructuration du secteur parapublic en 1996, puis ministre de l’Économie et des Finances de 1996 à 2000, avant d’être limogé par Lansana Conté.

Après un exil volontaire à Dakar puis aux États-Unis, il était rentré en Guinée, il fonda le parti Guinée Pour Tous (GPT) en octobre 2009. Candidat à la présidentielle de 2010, il avait remporté 0,66 % des suffrages.

À l’écoute de la « majorité silencieuse »

Sa nomination intervient deux mois après la promesse du président Alpha Condé de procéder à « un grand remaniement ministériel », suite à une série de grèves et de manifestations organisées par les syndicats d’enseignants et par l’opposition.

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Le 8 mars, le chef de l’État avait été hué par des centaines de femmes lors d’une cérémonie. Dans la foulée, il avait promis de se mettre à l’écoute « de la majorité silencieuse » et de procéder ensuite à un « grand remaniement ministériel ».

Quelques jours plus tard, le conflit dans l’enseignement a pris fin, après un accord sur les salaires. Mais l’opposition conteste toujours la victoire aux élections locales du 4 février du parti au pouvoir, le RPG, face à l’UFDG de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, principal opposant au président Alpha Condé.

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Début avril, l’opposition avait suspendu ses manifestations de rue afin d’entamer un dialogue avec le pouvoir. Dénonçant le manque de volonté politique de la mouvance présidentielle, elle a organisé une nouvelle journée « ville morte » à Conakry le 14 mai.

Au moins douze morts

Après une intervention des ambassadeurs notamment des États-Unis et de l’Union européenne, qui ont proposé une médiation selon M. Diallo, l’opposition a annoncé une nouvelle « suspension » de ses manifestations, tout en confirmant son boycott du « dialogue interguinéen » sur le contentieux électoral.

Les deux mois de manifestations de l’après-scrutin, entachées de violences, avaient fait au moins douze morts.

Selon l’opposition et les comptages de la presse et des ONG de défense des droits l’homme, 94 opposants ont été tués en Guinée, en majorité par balle, au cours de manifestations politiques depuis avril 2011.

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