Gambie : 1,45 milliard de dollars pour « poursuivre la transition démocratique »
La Conférence internationale pour la Gambie qui s’est tenue mardi 22 mai à Bruxelles a permis de réunir 1,45 milliard d’euros auprès de pas moins de 42 bailleurs de fonds internationaux.
« Le gouvernement gambien a confirmé son engagement à transformer le pays pour en faire une nouvelle Gambie : un État doté d’institutions démocratiques fortes, qui respecte et protège les droits humains et connaît une croissance économique et un développement durable », ont déclaré dans un communiqué conjoint la vice-présidente de l’UE Federica Mogherini et le président gambien, Adama Barrow à l’issue de la rencontre de la conférence internationale qui s’est tenue à Bruxelles mardi 22 mai.
Dette et inflation
Dix organisations internationales – parmi lesquelles l’Union européenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale et la Banque islamique de développement – et 43 partenaires bilatéraux (Canada, Chine, Qatar ou encore Maroc) étaient réunies pour se prononcer sur leur soutien financier au Plan national de développement gambien.
L’élection de Barrow lors de la présidentielle du 1er décembre 2016 – et sa prestation de serment, le 19 janvier suivant, après une période de bras-de-fer avec l’ancien maître de Banjul – a mis un terme à vingt-deux années de règne sans partage de Yahya Jammeh.
Mais, alors que les Gambiens attendent des changements rapides et concrets, le nouveau pouvoir doit composer avec des caisses vides, et avec l’une des dettes publiques les plus importantes du continent, estimée à 120 % du PIB, soit près d’un milliard d’euros. Un défi d’autant plus difficile à relever que les prix à la consommation ne cessent d’augmenter, avec une inflation évaluée à 8 % en 2017 par le FMI.
140 millions de l’Union européenne
« Quand un peuple décide de tourner la page de vingt-deux années de dictature, il fait un choix louable. […] Quand les nouvelles autorités du pays s’engagent à réformer en profondeur le pays et à le faire sous le signe du développement et de la démocratie, la communauté internationale doit répondre à leur appel », a estimé Neven Mimica, le commissaire européen à la Coopération internationale et au développement, cité dans un communiqué de la Commission européenne.
L’Union européenne, poursuit Neven Mimica, s’est engagée le 22 mai à débloquer 140 millions d’euros d’ici 2020, « un somme qui s’ajoute aux 225 millions d’euros mobilisés depuis le début de la transition ».
Au total, tous bailleurs confondus, Adama Barrow est parvenu à mobiliser 1,45 milliard d’euros pour le pays, mais, à l’exception des l’annonces de l’UE et de la France – qui a annoncé une aide de 50 millions d’euros -, le détail des engagements n’a pas encore été dévoilé.
« Certains bailleurs souhaitent flécher leur soutien vers tel ou tel secteur de l’économie. La participation de chacun doit donc encore être détaillée avant de pouvoir être publiée », nous explique le service communication de l’UE.
Selon les derniers chiffres du FMI, publiés en avril dernier, ce pays d’à peine plus de 2,1 millions d’habitants devrait connaître une croissance de plus de 5 % en 2018 et 2019.
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