À Busan, Akinwumi Adesina exhorte les États à renforcer le capital de la BAD
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture des assemblées générales de la Banque africaine de développement, son président a défendu son bilan et exhorté les actionnaires à renforcer les capacités de l’institution.
« La recette de la richesse des nations est claire : les nations riches ajoutent de la valeur à tout ce qu’elles produisent ; les nations pauvres exportent simplement des matières premières », a martelé Akinwumi Adesina devant plus de 1 500 dirigeants africains, coréens et internationaux, réunis ce mercredi 23 mai pour l’ouverture de la 53e assemblée annuelle du conseil des gouverneurs de la BAD, à Busan, deuxième ville de Corée du Sud.
Comme remède, le président de la BAD a insisté : « L’Afrique doit s’industrialiser et ajouter de la valeur à tout ce qu’elle produit – de l’agriculture aux minerais, au pétrole, au gaz et aux métaux. L’Afrique doit remonter du bas de la chaîne mondiale des valeurs. »
Cette édition 2018 est placée sous le thème « accélérer l’industrialisation de l’Afrique » – une des cinq priorités poursuivies par le dirigeant nigérian depuis sa prise de fonction en septembre 2015.
7,4 milliards de dollars décaissés en 2017
Le patron de la BAD n’a pas hésité à mettre en avant l’exceptionnelle progression de son pays hôte, la Corée, passée en quelques décennies de bénéficiaire d’aide au développement au rang de 11e économie du monde en termes de PIB, selon les chiffres du FMI. Par contraste, depuis 2012, la valeur ajoutée industrielle de l’Afrique est passée de 702 millions à 630 milliards de dollars par an, a noté Akinwumi Adesina. D’où l’urgence d’« accélérer » l’industrialisation du continent, selon l’institution panafricaine.
Examinant le bilan 2017 de la BAD, son président a mis en exergue ses bons résultats : avec 7,4 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros) décaissés en 2017, « le plus haut niveau depuis 1964 », et un bénéfice d’exploitation « en hausse de 63 % par rapport à 2016 ». Le rapport annuel 2017 de la BAD doit être publié à l’issue des assemblées, qui s’achèvent le 25 mai.
La banque évalue à 4,4 millions le nombre de personnes supplémentaires connectées à l’électricité grâce aux projets qu’elle a soutenus, pour 8,5 millions de bénéficiaires dans l’agriculture et 14 millions dans le transport.
Besoin de « plus d’essence dans le réservoir »
La hausse des investissements de la BAD a été réalisée principalement grâce à une très forte hausse de ses emprunts sur les marchés financiers (près de dix milliards de dollars en moyenne en 2016 et en 2017). Sauf renforcement des fonds propres, la pression que crée cet endettement sur les ratios prudentiels de la banque est appelée à s’accroître à mesure que le programme d’investissement souhaité par Akinwumi Adesina est déployé.
Aussi, le président de la BAD a exhorté les États membres à renforcer à nouveau le capital de l’institution, huit ans après la 6e augmentation générale du capital, signée en mai 2010 sous la présidence du Rwandais Donald Kaberuka et qui avait conduit au triplement des fonds propres autorisés de la banque. Un discours qu’Akinwumi Adesina avait déjà porté lors de la précédente assemblée générale, à Ahmedabad (Inde).
« La BAD fait tout pour assurer un avenir meilleur à l’Afrique, a assuré le dirigeant nigérian. Mais nous avons besoin de plus d’essence dans le réservoir pour parcourir toute la distance pour le développement économique de l’Afrique », a-t-il plaidé.
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