Angola : un diplomate limogé pour avoir assisté à l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem
Le diplomate angolais a été licencié mardi. Dans la foulée, le président angolais a tenu un discours de fermeté face aux ambassadeurs mêlant redéfinition des missions, mise en garde contre le népotisme et refonte des passeports diplomatiques.
Angola : le virage diplomatique de João Lourenço
Le président angolais a décidé de rebattre les cartes diplomatiques et d’amorcer un véritable virage diplomatique. João Lourenço multiplie les interlocuteurs sur la scène internationale et fait montre d’une ouverture bien plus grande que son prédécesseur.
Manuel Domingos Augusto, le ministre angolais des Affaires étrangères, a annoncé le limogeage de João Diogo Fortunato, ministre conseiller à l’ambassade angolaise de Tel Aviv. Sa faute ? Avoir participé à l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem (qui était auparavant à Tel Aviv), le 14 mai, qui a suscité des heurts lors desquels plusieurs dizaines de Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza et l’indignation d’une partie de la communauté internationale.
Pour l’avoir autorisé à s’y rendre, Joaquim do Espírito Santo, directeur du département pour l’Afrique, le Moyen-Orient et les organisations régionales du ministère des Affaires étrangères de Luanda, a subi le même sort.
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Selon Manuel Domingos Augusto, ces décisions ont été prises à cause du « non-respect des procédures de la chaîne de décision interne et parce que [cette initiative a porté] atteinte à la bonne réputation et à l’image de l’Angola auprès des pays avec lesquels il entretient une relation diplomatique historique ». Pays dont fait partie l’Autorité palestinienne, dont le président Mahmoud Abbas est régulièrement invité aux Sommets de l’Union africaine.
Si les médias israéliens, qui se sont fait l’écho de cette information, rappellent que l’État juif a historiquement toujours entretenu de bonnes relations avec Luanda – notamment dans le commerce des armes et des diamants… -, ils ajoutent également qu’en 2016, l’Angola avait subi les foudres de Tel Aviv lorsqu’elle avait soutenu une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la construction de colonies israéliennes en Territoires palestiniens.
Ménage à venir dans le corps diplomatique
Ces limogeages dans la diplomatie angolaise pourraient bien ne pas être les derniers. Lors de la cérémonie d’ouverture de la 8e réunion des ambassadeurs angolais, à Luanda mercredi 23 mai, João Lourenço a tenu des propos plutôt fermes. Il a par exemple exigé une diplomatie plus efficace pour attirer les investissements privés et étrangers, et faire de l’Angola une destination touristique, selon des propos rapportés par la presse officielle.
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Il a également annoncé la rationalisation des ressources, la réduction des missions diplomatiques et consulaires. « Il n’y aura pas de tolérance pour la mauvaise gestion financière et patrimoniale ou le népotisme pratiqué par les hauts cadres du ministère ou les chefs des missions diplomatiques », a-t-il prévenu.
Le chef de l’État élu il y a moins d’un an a par ailleurs demandé de faire le ménage parmi les personnels disposant d’un passeport diplomatique, « afin de mettre un terme à l’état actuel de banalisation de ce document à validité internationale ». Et de préciser : « Les autorités vont certainement recueillir ou tout au moins de ne pas renouveler un certain nombre de passeports en possession des citoyens qui, jusqu’à preuve du contraire, ne peuvent exercer, n’ont jamais exercé ou n’ont exercé aucune fonction qui leur permet d’être porteurs de ce document. »
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Angola : le virage diplomatique de João Lourenço
Le président angolais a décidé de rebattre les cartes diplomatiques et d’amorcer un véritable virage diplomatique. João Lourenço multiplie les interlocuteurs sur la scène internationale et fait montre d’une ouverture bien plus grande que son prédécesseur.
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