RDC : l’épiscopat dénonce les appels en faveur d’un 3e mandat de Joseph Kabila
L’épiscopat congolais a mis en garde jeudi les personnes appelant à un troisième mandat du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo, estimant que cette éventualité conduirait à l’« embrasement » du pays.
Des affiches récemment déployées par des partisans du parti au pouvoir à Kinshasa, présentant Joseph Kabila comme « candidat » à l’élection présidentielle du 23 décembre, sont au cœur d’une polémique en RDC, où société civile et opposition dénoncent une « stratégie dangereuse ».
« Notre candidat Joseph Kabila », peut-on ainsi lire sur une affiche signée par les Amis de Mova Sakanyi (Amos – PPRD), installée dans le marché Lalu, dans le quartier Binza Delvaux, dans l’ouest de Kinshasa. Cette affiche, située dans une artère très fréquentée de la ville, est à l’effigie du président Kabila, le montrant avec son bouc blanc et surplombant la foule.
Juste à côté, une autre affiche montre le ministre de l’Intérieur Henri Mova Sakanyi, derrière un micro, avec ce message : « L’homme de la situation difficile du pays, likofi ya Kabila » (coup de poing de Kabila, en lingala).
« Ces propos, motivés par les intérêts de leurs auteurs et non du chef de l’État qui ne gagnera pas à être responsable de l’embrasement du pays, doivent être déconseillés », a déclaré l’abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa jeudi 24 mai.
Pour des « élections crédibles, transparentes et inclusives »
Ce genre de déclarations peuvent « déboucher sur des situations de violence préjudiciables pour la paix et la stabilité de la RDC et de toute la sous-région », a-t-il ajouté.
La Cenco juge « plus grave les déclarations de certains ténors de la majorité présidentielle qui évoquent la possibilité d’un autre mandat » du président Kabila.
Dans un « appel à la responsabilité », @CENCO__RDC dresse la liste des graves manquements du régime à l’Accord du 31/12/16. Quant au 3eme mandat évoqué par les thuriféraires du dictateur, elle affirme que #Kabila ne gagnera rien à être responsable de l’embrasement de la #RDC. pic.twitter.com/e6uPIypuQ8
— Olivier Kamitatu Etsu (@OlivierKamitatu) May 24, 2018
Le deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila, selon la Constitution, a pris fin en décembre 2016. La présidentielle censée élire son successeur est prévue pour le 23 décembre, en même temps que les législatives nationales et provinciales.
Parlant de ces élections, le porte-parole de la majorité présidentielle André-Alain Atundu a soutenu que « le véritable enjeu, au-delà du renouvellement des animateurs des institutions, est la stabilité de l’État, le développement de notre économie et l’amélioration des conditions sociales de nos populations ».
La Cenco a cependant salué « le respect, jusque-là, des grandes étapes du calendrier électoral », rappelant la nécessité de tenir des « élections crédibles, transparentes et inclusives pour la stabilité du pays ».
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