Madagascar : Andry Rajoelina lance son Initiative dans un climat politique tendu
L’ancien président de la transition Andry Rajoelina a lancé le 24 mai, à Antananarivo, son Initiative pour l’émergence de Madagascar. À quelques mois de l’élection présidentielle programmée fin 2018, la crise politique reste toujours aussi tendue dans le pays.
« Je veux sortir le pays de l’obscurité ». C’est par ces mots qu’Andry Rajoelina a lancé le 24 mai, à Antananarivo, son Initiative pour l’émergence de Madagascar (IEM), que l’ancien président de la transition avait dévoilée à Paris le 26 janvier. Plus de 500 personnes ont assisté à l’allocution, donnée en malgache puis en français, par le patron du Mapar, le principal parti d’opposition malgache, dans les salons de l’hôtel Carlton, et qui a sonné le coup d’envoi de ces deux jours de travaux censés mettre Madagascar sur la voie du développement.
Plusieurs panels se sont succédés sur des sujets aussi variés que l’énergie, la place des femmes, la gouvernance, la sécurité alimentaire, les ressources naturelles et les investissements. Et ce ne sont pas les quelques dizaines de manifestants, mineurs pour la plupart, envoyés par le parti majoritaire devant l’hôtel, qui ont pu faire de l’ombre à ce premier forum international organisé sur la Grande Île.
Car, pour l’occasion, Andry Rajoelina a mis les petits plats dans les grands, comme le prouve la qualité des intervenants, de Richard Boucher, l’ancien sous-secrétaire d’État de George Bush junior, à Dominique Lafond, l’ancien directeur général de Bolloré Africa Logistics (BAL), en passant par Stéphane Brabant, responsable Afrique chez Herbert Smith Freehills, ainsi que de nombreux experts en provenance du continent africain. Seul absent de marque, David Douillet, l’ami d’Andry Rajoelina, présent en janvier à Paris, mais qui n’a pas fait le déplacement jusqu’à Madagascar avec ses pièces jaunes.
Tensions entre opposition et pouvoir
Prévu d’abord fin avril, ce premier forum a dû être repoussé au lendemain des manifestations du 21 avril qui avaient causé la mort d’au moins deux personnes dans les rues de la capitale. Un mois plus tard, le contexte reste toujours aussi tendu à Madagascar, à quelques mois des élections présidentielles programmées pour la fin de cette année.
Le pays attend chaque jour un peu plus la décision de la Haute cour constitutionnelle (HCC), concernant la demande de destitution du président Hery Rajaonarimampianina, déposée par les députés de l’opposition, alors que doit se tenir, le 26 mai dans la capitale, deux grands rassemblements. L’un, organisé par la mouvance présidentielle, l’autre, par les principaux opposants, qui pourraient causer de nouveaux troubles dans la capitale. Concentré sur l’organisation de son initiative, Andry Rajoelina semble se placer, pour l’instant, au-dessus de la mêlée.
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Reste à savoir comment il compte utiliser les contributions apportées par les experts lors des différents panels. Plusieurs rendez-vous de ce type doivent avoir lieu sur d’autres thématiques dans les prochaines semaines à travers le pays qui, ensemble, pourraient servir de cadre à un futur programme présidentiel.
Des proches d’Andry Rajoelina affirment que l’annonce de sa candidature interviendra avant le 31 mai
Pour l’heure, l’initiateur de l’IEM n’a toujours pas officialisé sa candidature. Le bruit circule à Antananarivo qu’il attendrait la décision de la HCC avant de s’engager dans la course, alors que certains de ses proches affirment que l’annonce interviendra avant le 31 mai, jour de l’anniversaire d’Andry Rajoelina, qui aura alors 44 ans.
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