Abou Ghraib : la main d’Israël ?

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Robert Fisk, le correspondant pour le Moyen-Orient du quotidien britannique The Independent, est convaincu que les responsables des sévices infligés aux détenus d’Abou Ghraib ne sont pas seulement « un groupe de membres de la police militaire (PM) américaine particulièrement brutaux ». Selon lui, il a dû y avoir des interventions extérieures – notamment israéliennes. Il écrit : « Les interrogateurs accusés d’encourager les soldats américains à maltraiter les prisonniers irakiens d’Abou Ghraib travaillaient pour au moins une société qui avait des contacts militaires et commerciaux réguliers avec Israël. Il apparaît que le patron d’une société dont le personnel est impliqué dans les tortures en Irak a fait un stage dans un camp d’entraînement « antiterrorisme » en Israël et qu’au début de l’année il a reçu une récompense de Shaul Mofaz, le très à droite ministre de la Défense israélien. »

« Selon la société du Dr J.P. London, Caci International, poursuit Robert Fisk, la visite de ce dernier, sponsorisée par un groupe de pression israélien – et à laquelle participait des parlementaires américains et d’autres consultants sur la défense -, avait pour objectif de « promouvoir les possibilités de partenariats stratégiques et d’actions communes entre les agences de défense et de sécurité intérieure américaines et israéliennes ». »
Pour le Pentagone, seuls des citoyens américains étaient autorisés à interroger les détenus d’Abou Ghraib. Mais le rapport du général Antonio Taguba, qui a fait la lumière sur ce qui se passait dans la prison, évoque la présence de « binationaux ». Il cite le nom de Steven Staphanovic, qui pourrait être d’origine australienne et travaillait pour la Caci. Staphanovic aurait « permis et/ou donné instruction à des PM non formés aux techniques d’interrogatoire, de faciliter les interrogatoires en « créant des conditions favorables »… Ce qui était une invitation au passage à tabac ». Un collègue de Staphanovic, Joe Ryan – dont le nom ne figure pas dans le rapport Taguba -, reconnaît aujourd’hui avoir reçu en Israël une « formation sur les interrogatoires ».

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Selon le Dr London, précise Robert Fisk, la Caci interdit à ses employés « tout comportement illégal ou inapproprié en toute circonstance et à quelque moment que ce soit ».

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