Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 7 minutes.

Merci à l’Afrique !
Il n’y a aura jamais assez de mots pour exprimer la gratitude du peuple camerounais aux 52 États africains membres de la CAF ! Alors que tout espoir semblait évanoui, le reste de l’Afrique, pourtant adversaire de jeu du Cameroun, a déposé auprès de la Fifa une demande de recours en grâce – finalement acceptée -, afin qu’elle revienne sur sa décision de frapper le Cameroun de 6 points de pénalité dans l’affaire des maillots de la discorde ! « Une seule main ne peut attacher un paquet » : ce dicton n’a jamais autant convenu à l’Afrique !

Ouattara et Bédié doivent pouvoir se présenter
L’analyse de François Soudan sur la situation en Côte d’Ivoire (« Gabgbo face à lui-même »), que j’ai appréciée, comme souvent, appelle de ma part un commentaire. Je suis totalement d’accord avec lui lorsqu’il affirme que Laurent Gbagbo s’honorerait en ne se représentant pas à la présidentielle de 2005. Je ne pense pas, cependant, que cela suffirait à détendre l’atmosphère dans le pays. Il est également impératif que l’élection soit ouverte à tous ceux qui souhaitent se présenter, notamment Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié.

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Une Maison Blanche souillée
Blanche, elle l’a été pendant deux siècles, parce que bâtie sur des principes de démocratie, d’égalité et de respect des droits de l’homme et parce que des hommes dignes de ces valeurs y ont vécu. Blanche, elle ne l’est plus depuis qu’un certain George W. Bush y habite. Souillée qu’elle a été par une fraude électorale d’abord, puis par des mensonges au peuple américain et au monde et enfin par le sang de l’absurde guerre en Irak.
L’image de l’Amérique n’en finit plus d’être ternie par les maladresses, la dernière étant le traitement des prisionniers irakiens. Que faudra-t-il donc pour que la majorité des Américains qui supportent encore Bush comprennent que l’un des plus dangereux terroristes de la planète ne se cache ni dans les montagnes pakistanaises, ni dans les déserts irakien et syrien, mais tout près d’eux, dans cette maison naguère blanche, teintée de honte aujourd’hui ?

« Je n’étais pas la première »
Je vous remercie pour l’article que vous m’avez consacré dans votre n° 2260 du 2 mai (page 65) Une précision toutefois. C’est mon amie Andrésia Vaz qui a été, en 1997, la première Sénégalaise à accéder au poste de Premier président de la Cour de cassation. Si je suis la « doyenne » des magistrates sénégalaises, c’est au terme de ma carrière que j’ai accédé à ce grade. En revanche, j’ai bien été la première femme à entrer au Conseil constitutionnel où je suis restée huit ans.

Précision
Dans la dernière livraison de « Vous & Nous », nous avons omis de mentionner l’auteur du texte intitulé « Les Maghrébins sont-ils racistes ? » (page 91). Que Abdelkader Fahem, de Nabeul (Tunisie), et l’ensemble des lecteurs veuillent bien nous pardonner cette erreur déplorable.

Gbagbo et la Côte d’Ivoire
Résidant en Côte d’Ivoire depuis septembre 1974, j’ai eu le plaisir de lire l’article « Gbagbo face à lui-même » (J.A.I. n° 2261). Il m’inspire un certain nombre de remarques.
Vous écrivez : « Ce maudit 19 septembre 2002 où tout a commencé ne fut pas de son fait, mais l’oeuvre d’apprentis putschistes irresponsables et manipulés. » Connaissant bien ces « putschistes », il me semble que ce ne sont pas des « irresponsables », mais des gens exacerbés par les multiples mesures « gbagboliennes ».
« Il reste désormais à cet homme à prendre une décision courageuse : celle de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2005 et à espérer qu’elle fera école chez tous ceux qui, avec lui, portent une part de responsabilité dans le drame ivoirien. » Dans le contexte actuel, son pouvoir s’exerce encore, au mieux, sur le quart de la Côte d’Ivoire. Alors, dans de telles conditions, comment pouvoir se porter, l’an prochain, candidat à une élection présidentielle… ! Sans même parler des questions telles que la nationalité ou les cartes d’électeur.

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C’est la guerre qui est horrible
On a beaucoup parlé de l’exécution du jeune Américain devant une caméra, probablement innocent lui aussi comme de nombreux autres. Le spectacle de la décapitation d’un homme est en effet horrible. Mais, pour la victime et ses proches, quelle différence avec la mort de quelqu’un déchiqueté par un missile ou une bombe, artisanale ou sophistiquée, ou encore criblé de balles. Je n’y vois que l’absence de photo et la possibilité d’un beaucoup plus grand nombre de victimes en peu de temps. C’est la guerre qui est horrible et ceux qui la provoquent ou la déclenchent pour des motifs injustifiables. Bienheureux s’ils y survivent sans cauchemar !

Comportement irresponsable
Certains jeunes, Maghrébins ou Subsahariens, ont un comportement irresponsable en Europe. De paisibles citoyens ou étudiants dans leur pays d’origine, ils se métamorphosent du jour au lendemain, sans raison apparente, en de farouches opposants, une fois foulé le sol européen. Ils se mettent à critiquer et à insulter leur pays et leurs dirigeants, que ce soit dans les manifestations estudiantines, dans les journaux ou sur Internet, attirant des ennuis à leur famille restée au pays et qui s’est saignée pour leur payer leur billet d’avion ou financer leurs études. Je déplore l’attitude de ces jeunes. Non seulement parce qu’ils donnent une piètre image de nos pays, mais surtout parce que ces concitoyens égarés font du cinéma non pas pour notre bien, mais en réalité dans leur propre intérêt. En demandant le statut de réfugié politique, ils obtiennent en même temps une carte de résidence et un permis de travail de longue durée.

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Une rébellion légalisée
À lire l’article de François Soudan, j’ai comme l’impression que le président ivoirien est victime d’un complot international. A-t-on oublié combien de temps il est resté dans l’opposition ? A t-on oublié les humiliations qu’il a subies ? S’ils étaient courageux, ses adversaires attendraient le fin de son mandat pour le juger. Qu’a-t-il fait pour mériter ce sort ? Une chose est sûre : il est soutenu par la majorité, notamment la jeunesse et les paysans. Dernière question : est-il normal de légaliser une rébellion ?

François Soudan sera-t-il entendu ?
Je tiens François Soudan pour l’une des plumes les plus brillantes que je connaisse. J’ai pourtant beaucoup douté de sa distance professionnelle vis-à-vis de Laurent Gbagbo. Dans son article paru dans le n° 2261, il s’est montré courageux en lui demandant de ne pas se représenter en 2005. Pourvu qu’il soit entendu !

Un taux de crédit en question
Nous tenons à vous signaler notre irritation à la lecture d’un paragraphe de votre article intitulé « Les chantiers du président » paru dans « Le Plus » consacré à Djibouti paru dans le numéro 2258 : « Il faut préciser que le taux de crédit des banques commerciales est prohibitif, aux alentours de 17 %. »
Cette affirmation est non seulement totalement incorrecte, mais, ce qui est plus grave, malhonnête car elle entretient à dessein ces critiques trop souvent excessives qui persuadent aisément un auditoire bien sûr réceptif dans un contexte d’économie sans vigueur que le secteur bancaire commercial à Djibouti est coupable de « non-assistance à économie en danger ». Nous regrettons que le seul intérêt manifesté par votre journal à notre établissement ait été d’ordre commercial pour financer cette publication par voie d’annonces publicitaires. Nous serons plus circonspects à l’avenir. La déontologie journalistique commandait pour le moins que cette nature d’information fût vérifiée auprès des professionnels, ce qui vous aurait permis d’éviter d’écrire une absurdité.
Réponse : Votre institution financière n’a jamais été citée dans l’article en question, et encore moins accusée de « non-assistance à économie en danger », comme vous dites. Le système monétaire djiboutien ne prévoit pas d’intervention de la Banque centrale dans la détermination du taux de crédit qui est librement fixé par les banques commerciales de la place. Par ailleurs, le taux de 17 % n’est ni scandaleux ni déshonorant dans une région où il frise 20 % dans certains pays. Ce problème a été abordé par le Premier ministre Dileita Mohamed Dileita dans l’interview qu’il nous a accordée. Quant aux menaces de rétention d’espaces publicitaires à l’égard de notre journal, elles relèvent d’un douteux mélange des genres que nous préférons ne pas relever. Ch.O.

L’Europe s’unit. Et l’Afrique ?
Le 1er mai 2004, l’Union européenne est passée de quinze à vingt-cinq États membres. Arrivera-t-on un jour aussi à une vraie Union africaine comme l’a souhaité Mouammar Kadhafi ? Combien de temps faut-il encore à nos hommes politiques pour comprendre que l’union fait la force, que l’Afrique possède tout pour réussir et que l’égoïsme est le frein qui bloque tout processus de développement ?

Ma référence : Mohamed Talbi
Je voulais vous faire part de ma très grande admiration pour l’un de vos collaborateurs, Mohamed Talbi. Il s’exprime avec une grande sagesse, explique ses propos de façon à être compris par tous et s’appuie sur des arguments irréfutables pour la plupart. Je m’amuse d’ailleurs à photocopier ses textes : ils me servent de référence lors de débats avec des amis musulmans qui tentent de me faire avaler ce qu’ils veulent. Je relèverai seulement que, dans sa dernière contribution (« Vous avez dit islamologue ? », J.A.I. n° 2262), Mohamed Talbi prend un raccourci facile à propos de l’esclavage. Si on peut évidemment accuser l’Église catholique d’avoir favorisé la traite négrière, l’esclavage était avant l’arrivée des Européens une affaire gérée par les Arabes. Quoi qu’il en soit, merci Mohamed Talbi.

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