Viva Tech : Emmanuel Macron annonce 65 millions d’euros pour Digital Africa
Le concours d’innovation numérique dédié à l’Afrique – Digital Africa – sera complété d’ici l’automne par une plateforme numérique et un dispositif complet d’accompagnement des start-up africaines, a annoncé le président français lors de sa venue au salon Viva Tech.
La troisième édition du forum Viva Technology, coorganisé par le groupe Publicis et le quotidien Les Échos, se déroule à Paris du 24 au 26 mai. Les start-up y sont à la fête, y compris celles du continent qui sont plus d’une centaine à avoir fait le déplacement, pour présenter leur projet et rencontrer investisseurs et clients. Un espace leur est entièrement consacré, et six pays – l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie – y ont un pavillon.
La barrière des financements
Les start-up sont moins présentes en Afrique qu’ailleurs. Rima Le Coguic, chargée du numérique et de l’électricité au sein de l’AFD estime qu’il y a sur le continent 0,3 start-up pour 1 million d’habitants, contre 7 en Inde et 43 en France.
ce qui n’a pas empêché nombre des intervenants de mettre en avant leur capacité d’innovation, du projet Zipline qui permet la livraison de poches de sang et de médicaments par drone en moins de 40 minutes dans tout le Rwanda à la solution de mobile-banking développée par Safaricom en 2007 au Kenya et reprise depuis par tous les opérateurs actifs sur le continent.
Si les initiatives et les bonnes idées ne manquent pas, les jeunes entrepreneurs africains se heurtent régulièrement au manque d’accompagnement et de financement.
« Il y a des des initiatives comme le concours Digital Africa. Mais nous avons reçu 800 candidatures l’année dernière, il fallait donc aller plus loin que le simple soutien aux cinq lauréats », a expliqué Karim Sy, le fondateur Jokkolabs, premier espace de coworking consacré aux start-up en Afrique francophone, qui a rejoint en août 2017 le Conseil présidentiel pour l’Afrique, chargé de conseiller la politique africaine d’Emmanuel Macron.
Aller au-delà du simple concours de start-up
Lors de son discours d’ouverture, le président français a souhaité que la France « prenne sa part au financement du développement des écosystèmes africains », et a annoncé une enveloppe de 65 millions d’euros pour Digital Africa, qui va voir ses missions se diversifier bien au-delà du simple concours de start-up.
« Ces 65 millions seront apportés par l’AFD. 5 millions seront engagés sous forme de prêts d’honneur d’un montant maximum de 100 000 euros ; 10 millions serviront à fournir une assistance technique aux entrepreneurs, à travers des formations, des écoles de code ou même l’appui de politiques publiques de formation, et 50 millions seront apportés par notre filiale Proparco, sous forme de capital-risque pour des start-up en phase d’accélération », a précisé Rima Le Coguic, lors de la conférence de presse dédiée au lancement du label Digital Africa.
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Outre cet apport financier, la mission de Digital Africa sera élargie. Une plateforme numérique, digital-africa.tech, sera chargée de mettre en réseau les entrepreneurs et les écosystèmes.
« Elle existe pour l’instant dans sa version bêta. D’ici octobre, elle sera enrichie d’une fonction réseau social, d’un centre de ressources et d’un réseau de business angels« , explique Rima Le Coguic, pour qui « il ne s’agit pas de faire un réseau social de plus, mais d’apporter une information utile et ciblée ».
Événements labellisés
Le concours Digital Africa sera évidemment reconduit – l’édition 2018, pour laquelle les candidatures pourront être déposées entre le 10 septembre et le 19 octobre, s’adressera avant tout aux start-up dirigées par des femmes et à celles qui agissent en faveur de l’égalité homme-femme -, mais Digital Africa proposera également tout une série d’événements labellisés.
Le premier d’entre eux, Emerging Valley, aura lieu les 19, 20 et 21 novembre prochains à Aix-Marseille, dans le sud de la France, une région que Samir Abdelkrim, fondateur de la rencontre et auteur de l’ouvrage Startup Lions, comment la révolution numérique africaine transforme le continent et change le monde, veut transformer « hub d’innovation entre l’Afrique et l’Europe ».
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