Solides atouts

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Petit à petit, l’oiseau fait son nid, dit le proverbe. Ainsi va le Mali, qui, à force de persévérance, relève doucement la tête depuis mars 1991, date du coup d’État militaire qui a marqué la fin de plus de deux décennies de dictature. Après une courte période de transition assurée par le colonel Amadou Toumani Touré, Alpha Oumar Konaré a remis le pays sur les rails de la démocratie et du développement. Chassé-croisé à la présidence, puisque c’est le libérateur du pays – ATT – qui dirige désormais l’État malien en s’appuyant sur une large coalition. Ce qui ne va pas sans poser certains problèmes, comme la multiplication des postes au gouvernement. Le 27 avril dernier, le président a procédé à un remaniement ministériel pour donner un nouveau souffle à son action. Si l’homme a obtenu d’indéniables succès diplomatiques, ses concitoyens l’attendent dorénavant sur des questions plus concrètes comme la lutte contre la corruption, la baisse des factures d’électricité et la relance de l’emploi.

Certes, l’amélioration des indicateurs économiques témoigne de progrès notables. Mais les belles villas du quartier du Fleuve à Bamako ou à Ségou appartiennent pour la plupart aux nouveaux riches : hommes d’affaires, commerçants, Maliens de l’extérieur… et aussi profiteurs du système. La classe moyenne tarde à émerger. Et malgré les efforts entrepris, la corruption demeure encore présente à tous les échelons de l’administration, au grand dam du citoyen ordinaire pour qui le quotidien ressemble toujours à un parcours du combattant pour trouver les ressources qui lui permettront de joindre les deux bouts. Habitués à tirer profit d’un environnement naturel difficile, les Maliens retroussent chaque jour leurs manches pour assurer leur repas du soir.
La croissance s’est ralentie en 2002 et en 2003, le pays subissant les effets de la crise ivoirienne. Les indicateurs sociaux sont toujours très faibles, et la pauvreté touche encore près des trois quarts de la population. Les attentes sont donc très fortes. Le Mali possède une population jeune, dont près de 50 % a moins de 15 ans. À ces jeunes, les autorités se doivent de donner un avenir. Heureusement, la nouvelle équipe gouvernementale monte au front avec de solides atouts, les bailleurs de fonds ayant renouvelé leur solidarité à l’égard du pays, lors de la cinquième table ronde des partenaires du développement qui s’est tenue fin mars à Genève.

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