RFI et Radio france : qui fait quoi ?
Radio France est née en 1974 de la partition de l’ORTF (Office de la radiodiffusion télévision française), le monopole d’État créé dix ans auparavant. L’éclatement de l’ORTF a donné naissance à sept sociétés de service public indépendantes : trois chaînes de télévision, TF1 (qui sera privatisée en 1987), Antenne 2, FR3 ; l’INA (Institut national de l’audiovisuel) ; TDF (Télédiffusion de France) et la SFP (Société française des programmes), et enfin Radio France. Radio Bleu (1980), France Info (1987) et la chaîne musicale de jeunesse Le Mouv’ (1997), la dernière-née du groupe, sont venues s’ajouter aux quatre entités existantes au moment de la création de Radio France : la généraliste France Inter, et les stations thématiques France Culture, France Musique et FIP (France Inter-Paris).
Le groupe Radio France forme le premier pôle radiophonique de France, avec une audience journalière de près de 14 millions d’auditeurs. Le groupe, doté d’un budget de 520 millions d’euros, emploie 4 020 salariés, dont 610 journalistes, et près de 1 500 collaborateurs pigistes. Il produit chaque année 250 000 heures de programmes.
Radio France Internationale a été, de 1975, date de sa création, à 1986, rattachée à Radio France, mais c’est aujourd’hui une société indépendante. Lointaine descendante du « Poste colonial », qui a commencé à diffuser « la voix de la France » aux peuples d’outre-mer en 1931, la radio émet à destination du monde entier, en ondes courtes, en modulation de fréquence (120 relais FM à ce jour), ainsi que par Internet et par satellite, via le système Worldspace. Ses programmes, accessibles dans une douzaine de langues, sont réalisés par environ 350 journalistes (pour un total de 800 employés). 45 millions de personnes écoutent quotidiennement RFI. La « radio mondiale », dont le budget s’élève à 128 millions d’euros, est passée depuis 1996 au format « tout info », avec des bulletins d’actualité chaque demi-heure. Elle a absorbé RMC-Moyen-Orient en 1996, ce qui lui a permis d’élargir son audience dans le monde arabe.
Radio France et RFI ont des missions bien distinctes, même si les deux sociétés travaillent dans les mêmes locaux – à la Maison de la radio, à Paris, dans le 16e arrondissement – et appartiennent toutes les deux au service public. La première a une vocation exclusivement française, et tire l’intégralité de ses ressources de la redevance télé. La seconde, financée par la redevance et, surtout, par le ministère des Affaires étrangères, ne peut pas statutairement émettre dans l’Hexagone sur la bande FM. Seule entorse à cette règle : Paris, où elle dispose de la fréquence 89.1. RFI a longtemps été présentée comme un outil de propagande du gouvernement. Mais il y a bien longtemps maintenant que la radio a accompli sa mue et a, dans la foulée de son indépendance, gagné la bataille de la crédibilité. La tutelle du Quai d’Orsay est plus formelle que réelle. La ligne éditoriale de RFI est déterminée en toute indépendance. Grâce à la qualité de sa couverture de l’actualité continentale, et son réseau unique de correspondants, elle est devenue la radio préférée des Africains francophones. Les gouvernements, eux, lui reprochent de « manquer d’objectivité » et de faire la part trop belle aux oppositions…
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