Oumar Hamadoun Dicko

Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine

Publié le 1 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Tel père, tel fils : tout chez cet homme brillant rappelle aux Maliens un personnage clé des années qui ont précédé et suivi l’indépendance de leur pays. Oumar Hamadoun Dicko, 48 ans, devenu le 2 mai ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, a le regard pétillant et les traits fins de son père Hamadoun, un des artisans de l’accession du Mali à la souveraineté nationale. Ancien député et ministre dans le gouvernement français, membre influent du Parti progressiste soudanais (PSP), Hamadoun Dicko est assassiné en détention dans le nord du pays en 1964. En 1996, Oumar Hamadoun perpétue le sigle « PSP » en fondant le Parti pour la solidarité et le progrès. Pourtant, rien ne prédisposait ce spécialiste de sciences politiques et de droit international à se jeter dans le marigot politique.
Oumar Hamadoun Dicko est un universitaire au sens plein du terme, diplômé de l’université Laval, au Canada. Enseignant, chercheur et consultant international de 1975 à 1997, il a offert ses services à la Côte d’Ivoire, au Canada, puis, à partir d’octobre 1993, à l’École nationale d’administration du Mali. En avril 1997, il devient le représentant à Bamako de Formacan, un bureau d’études canadien spécialisé dans la formation professionnelle. Avant qu’Amadou Toumani Touré ne le nomme, en septembre 2002, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Un département devenu ministère à part entière, le 2 mai dernier.
Oumar Dicko a rédigé « un programme de travail du ministère » autour d’axes majeurs comme « l’implication de la diaspora technique, culturelle et financière dans le développement du pays », « la protection des cadres maliens dans les organisations internationales », « l’utilisation optimale des outils de l’intégration », etc. Au fait des problèmes de ses compatriotes installés en dehors du pays (il a lui-même étudié et travaillé à l’étranger), il ne tarit pas d’idées et de projets « pour une émigration bénéfique aux migrants et au Mali ».
À cette fin, cet universitaire au français châtié sait s’adapter pour communiquer avec une population émigrée composée essentiellement de travailleurs manuels illettrés. Sous ses airs d’intellectuel déraciné se cache en effet un Malien authentique, qui parle le bamanan, le songhaï et le tamacheq, en plus du pulaar, sa langue maternelle. Peul, natif de Diona, sur les bords du lac Korarou, dans le Gourouma malien, à la frontière du Burkina Faso, Oumar Hamadoun est de l’ethnie des guerriers ardos disséminée entre le Mali et le Sénégal. « Citoyen de l’Afrique de l’Ouest », il est un symbole de l’intégration africaine qu’ATT lui a confiée. Un atout non négligeable pour cette mission, aussi fastidieuse qu’exaltante, et qui consiste à rapprocher le Mali des autres pays d’Afrique…

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