Start-up de la semaine : Moko propulse la musique afro et caribéenne

D’abord lancée au Canada, la plateforme musicale Moko, développée par un jeune entrepreneur d’origine congolaise, vise désormais l’Afrique où elle compte déjà quelques milliers d’utilisateurs.

Anthony Omenya et son associé André Mwana, en compagnie de Maître Gims. © Moko

Anthony Omenya et son associé André Mwana, en compagnie de Maître Gims. © Moko

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Publié le 31 mai 2018 Lecture : 3 minutes.

Il n’a pas encore 30 ans mais en est déjà à sa deuxième entreprise. Anthony Omenya, né à Paris dans une famille originaire de la RDC, a suivi des études d’économie à l’Université de Montréal, au Québec. C’est là qu’en 2009, il a créé sa première entreprise. « Cette expérience m’a permis de comprendre comment marche le monde de l’entreprise », explique-t-il aujourd’hui.

Le 8 mars dernier, il a lancé sa dernière création, une application mobile de diffusion de musique afro et caribéenne, baptisée Moko. Une plateforme qui lui a demandé « quatre ans de travail acharné », et un investissement de 100 000 dollars canadiens (66 000 euros), qu’il a engagé avec l’aide de ses proches.

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« Au moment du lancement, j’aurais pu bénéficier d’un investissement d’un million de dollars, mais j’ai décliné, cela me semblait trop tôt pour lever des fonds. Je préférais attendre d’avoir franchi le cap des 100 000 utilisateurs, ce qui j’espère sera fait d’ici le début du mois d’août », affirme le jeune homme, qui compte lever entre un et 3 milliards de fonds à la rentrée prochaine.

Initialement seul à la tête de son entreprise, il a depuis été rejoint par trois associés, mais reste PDG. Moko, qui bénéficie pour son développement de l’appui de deux incubateurs, celui de HEC Montréal et du Groupe 3737, au Canada, emploie actuellement sept personnes, dont trois développeurs.

Une stratégie marketing basée sur les influenceurs

Moko a gagné 10 000 utilisateurs sur ses deux premiers mois d’existence, dont 2 062 à Madagascar, 1 775 au Ghana et 1 701 au Sénégal. « Par nature, l’application mobile est disponible partout dans le monde, mais pour l’instant nous n’en avons fait la promotion qu’au Canada, où elle est entrée dans le top 30 des téléchargements en vingt-quatre heures », explique Anthony Omenya, qui se prépare à partir à l’assaut des marchés européens et africains.

« Sur le continent, nous allons commencer par viser le Kenya, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Rwanda et l’Afrique du Sud, où internet est très développé et donc où ce sera relativement simple pour nous. Bien sûr, j’aimerais aussi atteindre les autres pays, notamment la RDC, mais cela prendra plus de temps« , explique le jeune chef d’entreprise, qui compte baser sa stratégie marketing sur le continent sur les médias et les influenceurs locaux.

Il faut qu’on devienne aussi incontournable pour la culture afro et caribéenne que l’est Netflix pour les séries

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« J’ai été danseur, je connais bien le monde de la musique. J’ai donc le relationnel et un produit qui va séduire beaucoup de gens, les utilisateurs et aussi les artistes, car nous ne sommes pas une simple plateforme, nous véhiculons un style de vie et une culture. d’ailleurs, on ne va pas se cantonner longtemps à la musique, on va évoluer vers le podcast de tout ce qui est numérique, y compris les vidéos. Il faut qu’on devienne aussi incontournable pour la culture afro et caribéenne que l’est Netflix pour les séries« , explique-t-il.

Anthony Omenya souhaite attirer sur sa plateforme « à la fois les grosses têtes d’affiche qui feront venir du public, comme Davido, Maître Gims, Fally Ipupa ou Shesko L’emeraude, et des jeunes artistes émergents qui ont un besoin criant de visibilité ». Ces derniers pourront gérer leur plateforme – payante – pour uploader leurs morceaux et vidéos et convertir s’ils le souhaitent leurs royalties en crédits leur permettant d’être mieux référencés.

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« Cela générera des fonds, tout comme la mise en place prochaine d’une version premium de l’application pour nos utilisateurs », précise Anthony Omeyna, qui souhaite atteindre le seuil de rentabilité au bout de « deux ou maximum trois mois d’activité ».

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