Mali : Mamadou Igor Diarra, l’ex-ministre qui rêve de ravir sa place à IBK
L’ancien ministre de l’Économie et des finances d’Ibrahim Boubacar Keïta fait partie de la longue liste de candidats déclarés à l’élection présidentielle du 29 juillet. Parmi eux, plusieurs ex-membres de gouvernements successifs du président sortant.
De tous les candidats à la présidentielle, il est sûrement l’un de ceux au profil le plus atypique. Fils d’un général de l’armée malienne originaire de Markala et d’une mère ukrainienne, Mamadou Igor Diarra est né en Ukraine en 1966 avant de partir à l’âge de neuf ans au Mali. Après ses études, il entame une carrière de banquier à la Banque de développement du Mali (BDM) puis à la Banque internationale pour le Mali (BIM).
En 2008, il est nommé ministre de l’Énergie, des mines et de l’eau sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, poste qu’il occupera jusqu’en 2011. Il retourne ensuite dans le secteur privé et prend la tête de la filiale malienne de la Bank of Africa.
En janvier 2015, Ibrahim Boubacar Keïta le nomme ministre de l’Économie et des finances du premier gouvernement de Modibo Keïta. Il y restera un an, avant d’être remercié et de quitter l’équipe gouvernementale début 2016. Il part ensuite pour Dakar, pour diriger la filiale sénégalaise de la Bank of Africa.
Notre pays est cliniquement aux urgences
Durant son séjour au pays de la Téranga, Mamadou Igor Diarra réfléchit à la suite de sa carrière politique avec un objectif en tête : la présidentielle de 2018. Il écrit notamment un livre, C’est possible au Mali, sorte d’autobiographie dans laquelle il revient sur son parcours et expose les grandes lignes de sa vision pour son pays.
Outsider
Candidat pour la première fois à l’élection présidentielle, l’ambitieux « Igor » fait figure d’outsider dans la compétition pour Koulouba. Il n’a pas la base électorale de grands partis d’opposition comme l’Union pour la république et la démocratie (URD) de Soumaïla Cissé ni les moyens financiers de l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo. Il croit pourtant dur comme fer en ses chances d’être élu, notamment grâce à un discours qu’il veut franc et sans concession sur l’état du Mali.
« Notre pays est cliniquement aux urgences. L’État s’est affaibli. Il ne peut pas, en plus, vivre dans des soupçons permanents de mauvaise gouvernance », assène-il à l’égard d’IBK.
Mamadou Igor Diarra rejoint ainsi la cohorte d’anciens ministres du président sortant qui se présenteront contre lui le 29 juillet : Moussa Mara, ex-Premier ministre, Mohamed Ali Bathily, ex-ministre de la Justice, Housseini Amion Guindo, ex-ministre de l’Éducation nationale…
Face à ceux qui l’accuse de se retourner contre son ancien patron, Diarra rétorque qu’IBK s’est montré « ingrat » à son endroit après son passage « réussi » au ministère de l’Économie et des finances. À la tête de son mouvement le « Mali en action », il entend désormais le défier dans les urnes pour tenter de lui ravir son boubou présidentiel.
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