Le « monde arabe » existe-t-il vraiment ?
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Créée le 22 mars 1945, la Ligue des États arabes compte aujourd’hui vingt-deux membres, situés sur deux continents, l’Afrique et l’Asie. Pourvue d’un Conseil économique et de plusieurs comités « permanents » spécialisés, elle a adopté un nombre incalculable de conventions et de protocoles sur la coopération et l’entraide. Sans résultat : les échanges interarabes se maintiennent à un niveau ridicule. À de rares exceptions près, les investissements et les placements de capitaux prennent la direction de l’Europe, de l’Asie ou de l’Amérique du Nord.
Le « monde arabe » existe donc davantage en théorie qu’en pratique. Alors qu’il regroupe 5 % de la population mondiale (autant que les États-Unis), il ne produit chaque année que 2 % du revenu mondial. Son Produit intérieur brut est deux fois inférieur à celui de l’Allemagne, pourtant quatre fois moins peuplée. Le revenu par habitant varie d’un peu plus de 30 000 dollars pour une minorité de privilégiés de la région du Golfe, à moins de 2 000 dollars pour l’écrasante majorité.
Les organisations internationales, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001, ont tenté de comprendre les raisons de ce marasme économique*, d’autant plus difficilement explicable que la région dispose des plus importantes réserves d’hydrocarbures de la planète : 760 milliards de barils de pétrole brut (70 % du total mondial) et 81 000 milliards de m3 de gaz naturel (52 %). En fait, deux grandes richesses, humaines celles-là, font défaut au monde arabe : des systèmes éducatif et sanitaire dignes de ce nom.
* Voir notamment la dernière étude du FMI : Growth in the Middle East and North Africa, de Dalia S. Hakura (37 pages, réf : WP/04/56) et les sites de la Banque mondiale (http://lnweb18.worldbank.org/mna/mena.nsf) et du Pnud (www.undp.org/rbas).
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