Côté coulisses
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Dans les couloirs du Sommet de Tunis, les délégués ne tarissaient pas d’éloges sur la manière dont le président Zine el-Abidine Ben Ali s’y est pris pour dégager un consensus en faveur des réformes dans le monde arabe. Les mêmes s’étaient fâchés lorsque le chef de l’État tunisien avait obtenu un report du sommet, initialement prévu pour les 29 et 30 mars. Au bout du compte, Ben Ali a donc eu raison : il fallait prendre son temps pour faire adopter un texte qui porte la marque « évolutive et moderniste » de la Tunisie.
Président du précédent Sommet de la Ligue arabe, Hamed Ben Issa Al-Khalifa, l’émir de Bahreïn, aurait dû, selon le protocole, présider la séance d’ouverture de celui de Tunis, avant de passer le relais à Ben Ali. Apparemment en froid avec les Tunisiens, l’émir a finalement renoncé à faire le déplacement et s’est fait représenter par son Premier ministre. C’est donc Ben Ali qui a présidé la séance d’ouverture.
Commentaire acerbe, en privé, d’Abdelaziz Belkhadem, le ministre algérien des Affaires étrangères : « En matière de déclarations et de condamnations non suivies d’effets, les Arabes disposent d’un stock sans équivalent dans le monde. »
Omar el-Béchir, le président soudanais, a renoncé à se rendre à Tunis quand il a découvert que le coup d’État avorté du 16 mai, au Tchad, était lié à la rébellion du Darfour. Les auteurs du coup, qui s’opposent à la politique « pacificatrice » du président Idriss Déby, appartiennent en effet à la même tribu que les dirigeants de la rébellion de l’Ouest soudanais. Béchir n’a même pas pu se faire représenter à Tunis par l’un de ses vice-présidents. Le premier se trouvait au Kenya pour finaliser un accord de paix avec John Garang, le chef de la rébellion sudiste. Victime d’une attaque cardiaque, le second venait d’être évacué vers la Grande-Bretagne pour y recevoir des soins.
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