Zimbabwe : le scrutin présidentiel est fixé au 30 juillet prochain
Le Zimbabwe vient de fixer les dates des premières élections présidentielle et législatives depuis la chute du président Robert Mugabe en novembre. Le premier tour des élections présidentielles aura lieu le 30 juillet prochain, suivi d’un éventuel second tour le 8 septembre.
La longue page de l’ex-président Robert Mugabe se tourne au Zimbabwe. Les 5,4 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales se rendront aux urnes fin juillet afin de choisir leur nouveau président, ainsi que leurs maires et leurs députés.
Le successeur du « camarade Bob », le président Emmerson Mnangagwa « a déterminé que le lundi 30 juillet 2018 serait le jour de l’élection du président, de l’élection des membres de l’Assemblée nationale et de l’élection des conseillers municipaux », a annoncé ce mercredi 30 mai le Journal officiel. Pour la première fois, le Zimbabwe a eu recours à l’inscription biométrique, avec enregistrement des empreintes digitales et reconnaissance faciale pour constituer les listes.
Emmerson Mnangagwa grand favori
Emmerson Mnangagwa, candidat investi par la Zanu-PF, le parti fondé par Robert Mugabe, pour la présidentielle est le grand favori du scrutin. « Nous avons une énorme tâche devant nous. Celle de mobiliser la population et de faire campagne », a-t-il lancé le même jour devant les cadres de la Zanu-PF. « Quels que soient nos problèmes, nous devons désormais nous concentrer sur les prochaines élections », a-t-il ajouté.
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Sauf énorme surprise, il devrait l’emporter, et probablement dès le premier tour, face à son principal rival le nouveau patron du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa, dont la formation est affaiblie par de profondes rivalités depuis la mort, en février dernier, de son chef historique Morgan Tsvangirai. L’opposition comptait sur le vote des Zimbabwéens de l’étranger ayant fui le pouvoir autoritaire de Robert Mugabe. Mais la Cour constitutionnelle a décidé ce lundi 28 mai que les non-résidents ne pourraient voter qu’en se déplaçant au Zimbabwe.
« Nous sommes prêts au combat, nous savons que nous allons gagner », a déclaré Douglas Mwonzora, le porte-parole du parti, en insistant sur la nécessité d’une surveillance indépendante de la régularité du scrutin.
Des observateurs de l’Union européenne déployés
Le président Emmerson Mnangagwa s’est engagé à organiser des scrutins justes et transparents. Pour preuve de son engagement, des observateurs électoraux de l’Union européenne (UE) seront déployés pour le première fois depuis 2002 pour superviser les élections. Des observateurs du Commonwealth seront également présents. Les Nations unies se sont aussi récemment engagées à aider à la préparation des élections. Une façon pour le nouveau pouvoir de renouer avec l’Occident après des années de mise à l’écart et de sanctions internationales contre le celui de Robert Mugabe.
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Le Zimbabwe a besoin de regagner la confiance des investisseurs et de la communauté internationale, alors que le pays est aux abois économiquement et financièrement. Ces élections constituent un test pour le nouvel homme fort du pays, qui s’est engagé à relancer son économie engluée dans une profonde crise depuis une dizaine d’années.
Six mois après l’accession d’Emmerson Mnangagwa au pouvoir, le Zimbabwe est toujours confronté à un taux de chômage avoisinant les 90 % et souffre d’une grave pénurie de liquidités. Les Zimbabwéens doivent toujours faire la queue des heures devant les banques pour obtenir quelques dizaines de dollars.
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