Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 2 mai 2006 Lecture : 4 minutes.

Violence et délinquance
– Victor Hugo disait, en 1850, qu’il suffisait d’ouvrir une école pour fermer une prison. Je pense, hélas, que cette proposition n’est plus suffisante dans notre monde actuel. Les jeunes sont confrontés à des réalités plus dures : pauvreté des familles, difficultés et échecs scolaires, chômage, emplois précaires et sous-qualifiés, faibles rémunérations, exclusion. La violence est devenue leur terre de repli. Ils l’utilisent soit pour manifester leur frustration ou leur mécontentement, soit pour parvenir rapidement à la richesse. C’est pourquoi nous assistons aujourd’hui à « cette domination de la violence » dénoncée par Albert Camus.
Ali Zamir Ousseni, écrivain, Le Caire, Égypte

RDC : s’unir pour se développer
– Comment exorciser les démons de la division et sauver nos pays ? Je ne suis pas de ceux qui divinisent la paix. Je sais qu’elle se construit et c’est pour cela qu’elle mérite toute notre attention. En Côte d’Ivoire, on a plaisanté avec l’ivoirité. On en voit les conséquences, même si d’aucuns veulent nous faire croire que la crise actuelle est l’uvre de la France. Certes, celle-ci est en Côte d’Ivoire pour ses propres intérêts, mais il est grand temps d’analyser la responsabilité des hommes politiques africains.
Aussi, je trouve regrettable de voir émerger la dangereuse idéologie de la congolité. Comment peut-on parler d’ADN et de paternité douteuse dans des élections ? Le danger, c’est la désunion des forces vives africaines et son corollaire, la pauvreté. Plutôt que de nous accrocher à des nationalismes pernicieux sans avenir, bâtissons la nation africaine. La paix au Bénin, au Mali ou encore au Sénégal, voire en Afrique du Sud est une paix voulue, construite, protégée. Si les puissances étrangères fomentent des troubles, ils exploitent aussi nos erreurs.
La congolité me fait peur. Très peur ! Arrêtons de jouer avec le feu ! Sur le lit des bêtises et des carences, la tragédie trouve toujours terreau propice à son installation. À ceux qui croient encore à la thèse : se développer avant de s’unir, moi je propose : s’unir pour se développer !
Traore Yaya, Dreux, France

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Africains en Russie : l’enfer
– Je suis un fidèle lecteur de Jeune Afrique, et j’apprécie, en général, vos articles. Vous nous donnez souvent davantage d’informations sur ce qui se passe hors d’Afrique. Je voudrais attirer votre attention sur les étudiants africains de Russie, victimes d’agressions et de meurtres racistes avec l’aval des autorités locales et dans l’indifférence totale de la diplomatie africaine. La mort, le 7 avril, d’un étudiant sénégalais illustre l’enfer que vivent nos compatriotes, traqués et battus quotidiennement par la police ou les groupes extrémistes racistes. Leurs cris ne trouvent qu’un écho très relatif en Occident.
Serge Tchamango, étudiant africain

Hommage à Georges Damas Aleka
– Je voudrais rendre hommage à un homme trop souvent oublié dans son propre pays, le Gabon. Il s’agit de Georges Damas Aleka, ancien ministre et président de l’Assemblée nationale, mais surtout auteur de notre hymne national « La Concorde ». Il mériterait sinon un monument, du moins qu’un édifice au moins porte son nom.
Lionel Obiang Ayemfeghe, Dakar, Sénégal

Ma vision d’Ivoirien
– La situation s’enlise en Côte d’Ivoire, sans que nous parvenions à en comprendre la raison. Ne serait-il pas plus simple de procéder d’abord à un cantonnement des combattants des Forces nouvelles et des « milices » de l’Ouest, puis de redéployer l’administration sur tout le territoire ivoirien. Ainsi pourrait-on entamer une identification concomitante au DDR (désarmement, démobilisation, réintégration)
Ce processus s’inscrit dans la logique de la confiance. Les Nations unies auront un rôle clair : garantir la paix et protéger les différents sites de cantonnement.
J’ai l’expérience du DDR dans différents pays d’Afrique (Liberia, Sierra Leone et Guinée-Bissau) et surtout je suis ivoirien. Il me semble donc important de donner ma vision du processus de sortie de crise et de paix.
A.A.A., Fontenay-sous-Bois, France

Souche française
– L’ouverture de la campagne présidentielle en France, bien que non officielle, est déjà effective. Nicolas Sarkozy n’a même pas attendu la dernière année du mandat de Jacques Chirac pour se lancer, le couteau entre les dents, dans des projets en tout genre. Ce qui nous inquiète, chez cet homme pressé et ambitieux, c’est les chaussons lepénistes qu’il a décidé d’enfiler, espérant qu’ils le conduiront droit à l’Élysée. Sa stigmatisation des étrangers et la captation des intelligences africaines, qu’il entend formaliser par une loi, procèdent de cette démarche.
Inutile de lui rappeler le passé et la responsabilité écrasante de la France dans les situations politiques et économiques chaotiques des pays africains francophones qui, sans leur passé colonial, n’auraient nullement besoin de pousser leurs ressortissants à émigrer. Il est désormais si sourd à la raison et à la sagesse que la seule chose que je pourrais lui révéler, c’est qu’au soir du premier tour, si tant est qu’il soit parmi les deux compétiteurs encore en lice, les Français ne se gêneront pas pour aller vérifier que son patronyme, « Sarkozy », est bien de souche française
Samuel Nouga Goun, France

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Algérie-France : comme en 1830
– Le nouveau match Algérie/France, vu de Berlin, rappelle de façon évidente les rapports entre l’Allemagne et Israël. Le premier couple tient des propos dignes de la situation en 1830 et le second est resté « bloqué » en 1945.
La France boudeuse et l’Algérie rebelle se chamaillent depuis presque deux siècles, souvent sans progresser. L’Allemagne, elle, est paralysée, obsédée et paranoïaque et elle ne cesse de demander pardon au point qu’elle préfère taper sur les musulmans au nom de l’antisémitisme pour prouver justement son « amour des juifs ».
Salim Samai, Berlin, Allemagne

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