Tchad-Banque mondiale : la trêve

Publié le 2 mai 2006 Lecture : 1 minute.

Le gouvernement tchadien et la Banque mondiale ont finalement décidé d’enterrer – provisoirement ? – la hache de guerre en signant, le 26 avril, un accord intérimaire visant à régler leur différend sur les revenus pétroliers du pays. En janvier, Paul Wolfowitz piquait une grosse colère et décidait de bloquer une partie des revenus du Tchad déposés sur un compte bancaire à la Citibank de Londres et de geler 124 millions de dollars de crédits de l’institution. Une sanction motivée par la révision unilatérale de la loi tchadienne sur la gestion des revenus pétroliers, mise au point à l’origine avec le soutien de la Banque. À la suite du blocage de ces fonds, le président tchadien Idriss Déby Itno avait menacé de suspendre sa production de brut (quelque 200 000 barils par jour) à compter de la fin avril.

L’accord intérimaire permet aux deux parties de sauver la face. Wolfowitz, qui jure d’enrayer la corruption et de renforcer la bonne gouvernance dans les pays en développement, a obtenu que 70 % des revenus pétroliers, contre 85 % initialement, soient tout de même utilisés pour des programmes prioritaires de lutte contre la pauvreté. En échange, il a rouvert le robinet de l’aide pour financer des projets en matière d’éducation, de santé, d’agriculture, d’électricité, d’eau et d’infrastructures. De son côté, Idriss Déby Itno bénéficiera de plus de latitude pour financer les dépenses de sécurité au moment où il est confronté à des mouvements de rébellion armée.

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Plusieurs rencontres ont été nécessaires pour désamorcer la crise. Le ministre des Finances, Abbas Mahamat Tolli, a eu une série de séances de travail avec les conseillers de Wolfowitz en marge des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods. La Maison Blanche a également dépêché à N’Djamena son sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, Donald Yamamoto, pour favoriser un règlement. L’extraction du brut tchadien, débutée en 2003, est confiée à un consortium composé des compagnies américaines ExxonMobil et Chevron-Texaco et de la malaisienne Petronas.

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