KeBlack : « La plupart de mes chansons tirent leur source en Afrique mais surtout au Congo »

Après le succès de son premier album « Premier étage », l’artiste KeBlack présente son nouvel opus « Appartement 105 ». Un album dans lequel il rend hommage à la RDC, pays d’origine de ses parents, et à Créteil, son quartier de naissance en région parisienne. Rencontre.

L’artiste KeBlack, pour son album « Appartement 105 ». © Facebook KeBlack

L’artiste KeBlack, pour son album « Appartement 105 ». © Facebook KeBlack

Publié le 9 juin 2018 Lecture : 3 minutes.

Toujours avec ses lunettes de soleil et sa casquette, l’artiste KeBlack fait partie de la nouvelle génération afro-trap. Son succès, l’artiste de 26 ans le doit notamment à une vidéo postée en 2016 sur son compte Facebook, qui affiche désormais les 205 000 vues. Depuis, il enchaîne les titres. Il s’est imposé au fil des titres, de Tout va bien à J’ai déconné, en passant par le fameux Bazardée. Il a aussi multiplié les collaborations, notamment avec Fally Ipupa, Dadju ou encore le rappeur Youssoupha.

Son enfance, Cédric Mateta Nkomi, de son vrai nom, l’a passée à Nogent-sur-Oise dans le nord de la France avec sa famille et des amis, dont il dit aujourd’hui qu’ils sont sa plus grande source d’inspiration. Bercé par la musique congolaise, il en a fait son style de prédilection. Son premier album Premier étage, sorti en janvier 2017, est devenu disque d’or avec plus de 50 000 albums vendus. 

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À l’occasion de son nouveau projet, Appartement 105, il s’est ouvert à Jeune Afrique. Entretien.

Jeune Afrique : Votre premier album s’intitulait Premier étage, le second Appartement 105. Pourquoi ces choix ?

KeBlack : J’ai commencé avec Premier étage pour faire allusion au quartier où j’ai grandi, Créteil. Le deuxième album s’inscrit dans la continuité. C’est comme si vous veniez sonner chez moi et que je vous indiquais où : « Allô ? Oui ? C’est au 1er étage, appartement 105 ».

En d’autres termes, vous entrez dans mon intimité, mon univers, même la pochette de mon album représente mon « chez moi ». Sur Twitter, les gens réagissent beaucoup au titre de mon album. 

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https://www.instagram.com/p/BinTcRmhGHk/?hl=fr&taken-by=keblackofficiel

Votre quartier de naissance, Créteil, vous tient à cœur. Vous y retournez souvent ?

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Je suis tout le temps dans mon quartier, quand je n’ai pas de concert. C’est ma force aujourd’hui, je pense. Si je déménage, mon écriture changera parce que je puise une partie de mon inspiration dans mon lieu de naissance. Beaucoup de choses se passent là-bas. Ma chanson Salamalek, par exemple, raconte l’histoire d’un jeune qui en a assez du quartier, des contrôles de police, du bruit des motos etc. Et j’aime raconter toutes sortes d’anecdotes croustillantes sur mon quartier.

Dans votre nouvel album, les styles sont variés, on peut dire que vous êtes un peu touche-à-tout…

Je suis sortie de ma zone de confort. Il y a un peu de tout : du rap, de la variété, du dancehall, de l’afro. J’ai essayé d’aller sur plusieurs horizons. Et globalement j’ai eu de très bons retours sur l’album. Il y a un featuring avec Sofiane pour le coté rap, une collaboration avec l’artiste Vianney pour l’aspect variété.

Comment avez-vous découvert la musique africaine ?

Mes parents écoutaient de la rumba, du n’dombolo, donc automatiquement moi aussi. Je suis très influencé par la musique africaine. Naza, également artiste afro-urbain avec qui je collabore, venait me voir à la sortie du lycée et on se mettait à chanter sur des instrumentales africaines, de Koffi Olomidé ou Werrason. Nous avons collaboré avec Fally Ipupa sur sa chanson Mannequin. C’est pourquoi aujourd’hui, lorsque l’on me propose de faire des chansons afro, je suis assez à l’aise.

La musique vient de chez nous, donc sans le vouloir, nous sommes en position de force

Pourquoi, selon vous, y a-t-il de plus en plus d’artistes afro-urbains sur la scène musicale française ? 

Aujourd’hui la plupart des rappeurs sont Congolais. Il y a Maître Gims, Dadju, Niska, Gradur, Ninho ou encore Damso. La musique vient de chez nous, donc sans le vouloir, nous sommes en position de force. On renouvelle à notre manière les mélodies africaines entendues durant notre enfance et ça a l’air de plutôt bien marcher. Et puis, comme la tendance est à l’afro, les gens adorent.

 Êtes-vous déjà allé en Afrique ?

J’ai eu la chance de visiter plusieurs pays d’Afrique, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, en RDC et à Djibouti. Lors de ma tournée, quand je suis arrivé en Afrique, je pensais que les gens ne connaissaient pas mes chansons. Mais une fois arrivé sur scène, je me suis vite rendu compte que le public connaissait mes chansons par cœur. Je n’avais plus besoin de chanter. J’étais très ému.

Le public africain est incroyable. Ma musique a traversé les frontières pour arriver en Afrique et notamment en RDC, mes parents ont grandi. Avec Congo, je voulais rendre hommage à mon pays d’origine. La plupart de mes chansons tirent leur source en Afrique mais surtout au Congo. Lorsque je suis allé là-bas, les Congolais m’ont donné une force incroyable et m’ont poussé à aller de l’avant.

Une tournée de prévue ?

Avec mon équipe, nous préparons une tournée pour la rentrée. Si nous allons davantage favoriser les showcases pour l’instant, j’aurais normalement quelques dates en Afrique.

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