L’économie tunisienne montre des signes de reprise, selon le FMI

Si l’économie tunisienne montre des signes de reprise, avec de 2,5 % de croissance au premier trimestre 2018, les risques macroéconomiques se renforcent, avec une inflation à 7,7 % en avril, son niveau le plus élevé depuis 1991.

Des dinars tunisiens © Vincent Fournier pour JA

Des dinars tunisiens © Vincent Fournier pour JA

Publié le 1 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) a effectué une mission en Tunisie du 17 au 30 mai afin de discuter des plans d’action des autorités dans le cadre de la troisième revue du programme de réformes soutenu par le Mécanisme élargi de crédit (MEDC). L’achèvement de la revue permettrait au pays d’accéder à 257 millions de dollars, ce qui porterait le total des décaissements au titre du MEDC à environ 1,2 milliard de dollars.

Selon l’institution internationale, « l’économie tunisienne a montré des signes de reprise au premier trimestre de cette année ». La croissance a accéléré à 2,5 % en glissement annuel, son niveau le plus élevé depuis 2014, grâce à un accroissement de la production agricole et au dynamisme des exportations. Enfin, le déficit du compte courant s’est réduit, à la faveur d’un taux de change plus flexible, tandis que les investissements directs étrangers connaissent un rebond. Le FMI salue la mise en place du nouveau guichet unique pour les investisseurs, le « Tunisia Investment Authority », qui doit permettre de renforcer le climat des affaires.

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Un renforcement des risques pour la stabilité macroéconomique

En revanche, le Fonds diagnostique un renforcement des risques pour la stabilité macroéconomique. « L’inflation a atteint 7,7 % (en glissement annuel) en avril, son niveau le plus élevé depuis 1991 », détaille l’organisation internationale. Les agrégats monétaires et de crédit continuent de croître rapidement, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les prix au cours des prochains mois. La couverture des importations par les réserves de change a également encore baissé. L’environnement extérieur s’est, lui, dégradé, avec la hausse des prix internationaux du pétrole et un renforcement de l’aversion pour le risque sur les marchés financiers internationaux.

« Des mesures décisives sont nécessaires cette année pour lutter contre l’inflation, réduire le déficit budgétaire et protéger les pauvres », écrit le FMI. L’institution internationale soutien la mise en place d’un politique monétaire plus restrictive afin de réduire l’écart entre les taux d’intérêt et l’inflation. Au niveau budgétaire, le FMI demande au gouvernement de réduire les subventions à l’énergie, contenir la masse salariale du secteur public et de réformer le système de retraite. « Des transferts accrus aux familles les plus vulnérables, afin de les protéger de l’impact de la hausse des prix accompagneront les efforts de réforme », conclut le Fonds.

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