Colère d’Alger contre l’UE à la suite d’une vidéo hostile à Abdelaziz Bouteflika
Une vidéo qui aurait été tournée dans les locaux du Parlement européen, à Bruxelles, montre une journaliste algérienne appelant Abdelaziz Bouteflika à s’écarter du pouvoir en raison de son état de santé. L’ambassadeur de l’UE à Alger a été convoqué pour s’en expliquer.
L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie a été convoqué dimanche 3 juin au ministère algérien des Affaires étrangères après la diffusion d’une vidéo hostile au président Abdelaziz Bouteflika, tournée selon Alger dans les locaux du Parlement européen à Bruxelles.
« Indignation » d’Alger
L’ambassadeur, John O’Rourke, s’est vu signifier la « réprobation et l’indignation » des autorités algériennes, après la publication sur internet de cette vidéo « attentatoire aux symboles de l’État algérien », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon lui, l’enregistrement en question « a été réalisé dans des installations officielles du Parlement européen, en utilisant et en détournant abusivement des symboles de l’UE pour porter gravement atteinte à l’honneur et à la dignité des institutions » de l’Algérie.
Interrogée par l’AFP, la délégation de l’UE en Algérie a confirmé la convocation de son ambassadeur mais n’était pas en mesure de dire si la vidéo incriminée avait été tournée ou non dans les locaux du Parlement européen.
Présidence « vacante »
Dans cette vidéo diffusée sur internet, Layla Haddad, ancienne correspondante à Bruxelles de la télévision nationale algérienne, apparaît assise devant une table blanche ornée au centre d’un logo ressemblant au drapeau européen – cercle de douze étoiles dorées sur fond bleu – et s’adresse en termes très virulents au chef de l’Etat algérien.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=9Svxw6jpgqM
Vous ne devez plus tolérer d’être traité comme un objet
Elle l’accuse d’avoir fait de la présidence « une fonction vacante », en raison de son état de santé qui ne lui permet plus de gouverner et l’appelle à « tirer un trait » après 19 ans au pouvoir. Elle reproche à Abdelaziz Bouteflika de se laisser « traiter comme un objet » par les « barons du régime.
>>> A LIRE – Algérie : Abdelaziz Bouteflika ou le temps suspendu
« M. Bouteflika, vous n’êtes plus qu’un amas de chair, immobile exposé au monde en dépit du mépris de toute une nation. Les barons du régime dont fait partie votre propre frère, se sont arrogés le droit de disposer de vous. Vous ne devez plus tolérer d’être traité comme un objet », a t-elle déclarée.
Bouteflika, 81 ans, est affaibli par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC), survenu en 2013, qui ont affecté sa mobilité et son élocution. À un an de la présidentielle prévue en avril 2019, son camp l’a récemment appelé à briguer un 5ème mandat.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a demandé à l’UE qu’elle « se démarque publiquement de cette manoeuvre » et réclamé « des actions concrètes (…) contre les agissements irresponsables » de Layla Haddad.
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