Maroc : Centrale Danone alerte ses actionnaires sur les conséquences du boycott
L’entreprise Centrale Danone a beaucoup souffert du mouvement de boycott qui dure depuis six semaines. Son chiffre d’affaires et son résultat net ont pris un coup pour cette première partie de saison.
La campagne de communication de Centrale Danone se poursuit à la suite de l’appel de boycott qui vise son lait depuis le 20 avril. Après une série d’interviews de son PDG, Didier Lamblin, la filiale du géant français Danone vient d’émettre un profit warning alertant ses actionnaires sur l’incidence du boycott. On apprend donc que l’industriel prévoit une baisse significative de son chiffre d’affaires et du résultat net au premier semestre 2018, et par conséquent sur l’ensemble de l’exercice.
Depuis le début du mouvement, l’activité de Centrale Danone a connu une baisse du chiffre d’affaires de l’ordre de 50 % par rapport aux même six semaines d’avril et mai 2017.
Pour l’ensemble du premier semestre de l’année, les revenus commerciaux de la firme ont subi une chute d’environ 20 % par rapport à la même période de l’année dernière. Alors qu’il pointait à plus de 3,22 milliards de dirhams (290 millions d’euros) lors du premier semestre de l’année écoulée, le chiffre d’affaires du groupe devrait ainsi tourner au tour de 2,5 milliards de dirhams pour cette première partie de l’année 2018.
Résultat semestriel négatif
Cette perte de revenus, explique la société causera un déficit d’environ 150 millions de dirhams à la fin du premier semestre – contre des bénéfices de 56 millions de dirhams au premier semestre 2017.
« Il faut attendre qu’ils publient l’ensemble des états de synthèse pour avoir une idée réelle. On doit voir la construction du résultat net et avoir le cœur net concernant ce qu’ils ont réellement perdu. Globalement, ça me paraît exagéré », estime un analyste financier de la place.
Pour rappel, depuis le 29 mai, Centrale Danone a décidé, en concertation avec son écosystème laitier, de diminuer ses volumes de collecte de lait cru auprès de 120 000 éleveurs. La société a aussi expliqué qu’elle est dans l’obligation de mettre fin aux contrats d’intérimaires de courte durée qui travaillaient pour elle. Une série de décisions draconiennes qui ont poussé le gouvernement à appeler à la fin du boycott vendredi.
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