L’enlisement

Publié le 2 mai 2006 Lecture : 1 minute.

Le spectre d’un échec du cycle de Doha plane de nouveau sur l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avec l’enlisement du dernier round de négociations sur la baisse des barrières douanières. Les 149 pays membres ont prévu de continuer les discussions, mais sans fixer d’échéance, sur ce point crucial des négociations lancé fin 2001 dans la capitale du Qatar. Pour Pascal Lamy, directeur général de l’OMC, le temps est compté, les pourparlers devant aboutir avant la fin de l’année. Mais les pays en développement ne semblent pas près de baisser pavillon et exigent un meilleur accès de leurs produits agricoles sur les marchés des pays riches tandis que ces derniers réclament la réciprocité pour leurs produits industriels et leurs services. L’Inde et nombre de pays africains redoutent que l’ouverture de leurs frontières ne mette en péril les industries naissantes et la survie de l’agriculture familiale. L’organisation humanitaire Oxfam accuse, pour sa part, les pays développés de ne pas offrir suffisamment de concessions aux pays du Sud et estime qu’il vaut mieux prolonger les négociations au-delà de 2006 plutôt que de conclure un mauvais accord. « Tout échec ferait perdre annuellement à la planète les 290 milliards de dollars qui seraient libérés par la baisse généralisée des barrières douanières », estime, quant à elle, la Banque mondiale. Politiquement, la non-conclusion du cycle de Doha serait un coup dur pour l’OMC. Au Congrès américain, des voix s’élèvent déjà pour privilégier la voie bilatérale dans les relations commerciales avec les autres pays, aux dépens du système multilatéral incarné par le gendarme des échanges mondiaux. L’Europe pourrait privilégier la même voie.

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