Tunisie : comment concilier ramadan et préparation au Mondial 2018…

Le ramadan s’étire du 16 mai au 14 juin, date du match d’ouverture de la Coupe du monde. Nabil Maâloul, le sélectionneur tunisien, nous détaille les difficultés de concilier jeûne et sport de haut niveau.

Certains joueurs de l’équipe tunisienne à l’entraînement, vendredi 27 janvier 2017, au Gabon. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Certains joueurs de l’équipe tunisienne à l’entraînement, vendredi 27 janvier 2017, au Gabon. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 6 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Toutes les sélections africaines qualifiées pour la Coupe du monde 2018 (14 juin-15 juillet) sont plus ou moins concernées par le respect du ramadan. « Nous avons environ 80 % de l’effectif qui le fait », confirme Nabil Maâloul. Cette année, les dates du ramadan coïncident avec une période particulièrement importante pour les équipes, celle de la préparation, durant laquelle des stages, des entraînements plus ou moins intensifs et des matches amicaux sont programmés.

Des entraînements juste avant la rupture du jeûne

Les Aigles de Carthage ont entamé leur préparation à Tunis à partir du 21 mai. Ils ont ensuite joué au Portugal (2-2), le 28 mai, avant de s’installer à Lausanne du 29 mai au 1er juin, après une seconde rencontre face à la Turquie à Genève (2-2). De retour à Tunis et après deux jours de repos, ils ont repris les entraînements le 4 juin, le départ en Russie étant fixé le 6 juin, avec sur place un dernier test contre l’Espagne le 9 juin à Krasnodar.

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« Les organismes sont très sollicités. Il y a les entraînements, les voyages, les matches. Jeûner quand on prépare une Coupe du monde demande des adaptations. Ainsi, on s’entraîne en fin de journée, de façon à ce que les joueurs puissent s’alimenter au retour des séances, après la douche, pour la rupture du jeûne, à 21h20. En Suisse, surtout, mais aussi au Portugal, nous avons eu la chance de ne pas être confrontés à de trop fortes températures. »

La stratégie tunisienne pendant les matches amicaux

Quand ils peuvent boire et manger, les joueurs ont reçu certaines consignes bien précises. « On leur demande de boire beaucoup d’eau. Il ne faut pas non plus trop manger d’un seul coup, car nous prenons ensuite le petit-déjeuner avant le lever du soleil », poursuit Maâloul. La diététique étant devenue un élément incontournable dans le sport de haut niveau, un soin particulier a été apporté au choix des aliments autorisés.

« Pendant le ramadan, les joueurs voient leurs habitudes changer. Ainsi, comme ils mangent assez tard le soir et tôt le matin, ils se lèvent tard. Il y a plus de fatigue. Et il faut prendre un maximum de précaution durant la préparation. Car les risques de blessures sont plus élevés. Et souvent, les joueurs vont plus se blesser pendant la phase finale que lors des stages qui précèdent. Il convient d’anticiper et d’évaluer le niveau de forme de chacun pour adapter les charges de travail, surtout en début de stage. »

Face au Portugal et à la Turquie, le gardien Mouez Hassen a même simulé une blessure pour permettre à ses coéquipiers de rompre le jeune, au moins brièvement, en s’alimentant légèrement et en s’hydratant. Une stratégie originale qui a plutôt bien réussi aux Aigles de Carthage.

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