Chine/États-Unis : amis ou ennemis ?

Publié le 2 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

La décision stratégique la plus importante que les États-Unis auront à prendre durant la prochaine décennie ne concerne ni l’Irak, ni l’Iran, ni la Corée du Nord, mais bel et bien la Chine. Quelle sera fondamentalement l’attitude de l’Amérique face à son ascension ? Et réciproquement : la décision stratégique la plus importante que devra prendre la Chine dans les dix prochaines années est la suivante : quelle relation établir avec les États-Unis ?
Selon que les mots « coopération » ou « affrontement » sont inclus dans la réponse à ces questions, deux versions très différentes du XXIe siècle sont envisageables. Et pourtant, on n’a, dans aucun des deux pays, l’impression que l’enjeu soit clairement perçu. Et ce n’est pas la récente visite du président Hu Jintao en Amérique – il n’aura passé en tout et pour tout qu’une heure avec le président Bush – qui va changer cet état de fait.

Aux États-Unis, l’attitude envers la Chine reste très incertaine. Les uns, particulièrement dans le monde des affaires, louent le gouvernement pour avoir accompli un indiscutable miracle économique. D’autres, notamment à Washington, reprochent à Pékin son autoritarisme, convaincus que son système politique et économique est fondamentalement instable. En conséquence, l’Amérique se partage entre deux tendances : ceux qui veulent endiguer la Chine et ceux qui veulent coopérer avec elle.
Le secrétaire d’État adjoint Robert Zoellick s’efforce de cultiver un intelligent juste milieu. Dans un discours prononcé l’automne dernier, il a fait valoir que, depuis trois décennies, les États-Unis ont aidé la Chine à passer de l’isolement à la participation aux affaires du monde, de la pauvreté à la croissance économique. Pour Zoellick, la position de l’Amérique consiste à promouvoir une Chine forte et en croissance, tout en incitant Pékin à faire usage de sa puissance nouvelle d’une façon positive. « Nous devons désormais encourager la Chine à devenir une partie prenante responsable dans le système international, a-t-il notamment affirmé. En tant que telle, la Chine doit uvrer avec nous pour promouvoir le type de système international auquel elle doit son succès. »

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La politique américaine est toutefois bien plus claire que la politique chinoise. Depuis l’ère de Deng Xiao Ping, la Chine s’est convaincue que l’acceptation de l’hégémonie américaine était la clé de son succès économique. Mais aujourd’hui, elle a engagé son propre débat interne sur le caractère inéluctable ou non d’un affrontement avec les États-Unis. Les uns répondent par l’affirmative, estimant que l’Amérique s’efforce de contrôler la Chine et que celle-ci doit consolider sa position en Asie et dans le monde pour réagir en position de force. Mais d’un autre côté, Pékin tente de répondre positivement aux interrogations de Washington, si bien que même un critique comme le sénateur Charles Schumer a trouvé à Pékin une oreille attentive quand il a, lors d’une récente visite, soulevé des problèmes relatifs au commerce et aux taux de change.

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