Éthanol contre nourriture
Si les prix des céréales s’envolent et que la situation alimentaire mondiale devient inquiétante, la politique à courte vue des États-Unis et des autres pays riches, qui utilisent les récoltes pour produire des biocarburants, en est largement responsable. Aux États-Unis, 14 % de la production de maïs a été utilisée en 2006 pour produire de l’éthanol. Et la proportion pourrait passer à 30 % en 2010. Alléchés par de généreuses subventions, les agriculteurs remplacent de plus en plus le soja par le maïs.
Une étude de l’OCDE montre qu’en l’absence de nouvelles technologies les États-Unis, le Canada et l’Union européenne devraient mobiliser entre 30 % et 70 % de leurs terres agricoles pour assurer par des agrocarburants 10 % de leur consommation actuelle de pétrole liée aux transports terrestres. Deux autres études récentes donnent à penser qu’une planification à l’échelle mondiale des cultures destinées aux agrocarburants augmenterait la présence de gaz carbonique dans l’atmosphère plutôt qu’elle ne la réduirait. La première mesure que doivent prendre les pays riches est de s’assurer que l’ONU et les autres organismes d’assistance ont les moyens d’assurer la subsistance des populations les plus vulnérables. Mais l’aide n’est pas la solution. Il faut aussi s’interroger sérieusement sur les conséquences de la production d’éthanol de maïs sur les ressources alimentaires. Et songer à supprimer des subventions qui seront de plus en plus difficiles à justifier à mesure qu’augmentera le prix du pétrole et que diminueront les coûts de production de l’éthanol de maïs. Tout cela doit être fait avant que la faim ne dégénère en famine généralisée.
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