Système bancaire : enfin la modernisation

Publié le 31 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Pour les chefs d’entreprise algériens, la réussite des réformes passées, présentes et futures pour dynamiser et fluidifier l’économie du pays seront vaines si celle du système bancaire n’est pas menée avec succès. « C’est la réforme des réformes, considère Brahim Benabdeslem, DG de MDI Business School Alger. Nous vivons dans un système où les banquiers sont allergiques au risque. Or, si le couple banque-entreprise n’existe pas, nous ne pourrons pas aller bien loin. » Surtout qu’il n’existe aucun autre relai. Le capital-risque est embryonnaire et seules deux valeurs sont cotées à la Bourse d’Alger !
Mais entre des banques publiques, carbonisées par 40 milliards d’euros de créances douteuses, qui se restructurent, et la montée en puissance d’établissements bancaires étrangers, le paysage bancaire algérien se modernise et s’émancipe peu à peu. Aux 1 400 agences bancaires actuelles devraient s’en ajouter un millier dans les six à sept ans. Grâce aux technologies de l’information, un système de virements utilisé par des milliers d’entreprises se met en place progressivement depuis trois ans. Le cur du système est installé à la Banque d’Algérie et réalise les opérations en quelques heures. Le dispositif devrait s’étendre prochainement à la gestion de la trésorerie. Depuis dix-huit mois, la dématérialisation des chèques, dont l’encaissement prenait plus d’un mois, est en marche (26 000 opérations de télécompensation par jour). « Le système de paiement était un élément de blocage, reconnaît Abderrahmane Benkhalfa, le délégue général de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF). Nous en sommes au début de la monétique interbancaire, les infrastructures sont en place. L’Algérie compte désormais 200 000 porteurs de cartes de paiement et de retraits interopérables. »
Le financement bancaire connaît lui aussi des avancées, même si, admet-il, « le dialogue reste difficile avec les entreprises. Elles sont nombreuses à être fragiles au regard de l’orthodoxie bancaire ». Il n’empêche. Depuis cinq ans, les crédits accordés, délivrés à des taux de 7 % à 9 %, connaissent une progression annuelle à deux chiffres. Et 2007 s’est terminée avec un encours de 22 milliards d’euros (+ 13 %). Entre des projets de scoring, en test, et de rating des entreprises, la modernisation des outils d’évaluation des risques par les banques finira peut-être par faciliter le dialogue entre les entreprises.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires