Mondial 1990 : l’exploit de l’Égypte face aux Pays-Bas de Van Basten (1-1)
Qualifiés pour la première depuis 56 ans à une Coupe du monde, les Pharaons tiennent en échec les Pays-Bas (1-1), parmi les favoris du Mondial, lors de leur premier match de poule.
En 1990, l’Égypte se dit que l’Italie est une terre qui lui sourit. Les Pharaons avaient participé au Mondial 1934, sous l’œil de Mussolini, puis ne s’étaient plus jamais qualifiés lors des éditions suivantes. Mais à l’été 1990, la Coupe du monde revient dans la botte de l’Europe et avec elle les Pharaons, qui parviennent enfin à obtenir de nouveau leur ticket pour la plus prestigieuse des compétitions.
C’est sous les ordres du mythique coach égyptien, Mahmoud El Gohary, premier Africain à avoir remporté la CAN à la fois comme joueur et comme entraîneur, que les joueurs du Nil réussissent à franchir la phase éliminatoire pour la première fois depuis 56 ans. À une époque où l’Afrique n’avait le droit qu’à deux représentants à la Coupe du monde, les joueurs du Caire réalisèrent un véritable parcours du combattant lors des qualifications en éliminant le Liberia, le Malawi, le Kenya, puis l’Algérie en finale lors d’un match épique où le légendaire attaquant égyptien Hossam Hassan (176 sélections, 69 buts), avait offert la victoire aux siens.
Un héros nommé Magdi Abdelghani
Au Mondial 1990, l’Égypte est placée dans une poule difficile avec les Pays-Bas, vainqueurs de l’Euro 1988, l’Irlande et l’Angleterre. C’est lors de leur match d’ouverture, ce fameux 12 juin, face à la génération néerlandaise dorée qui compte en son sein Marco Van Basten, Ronald Koeman, Frank Rijkaard, Ruud Gullit, que les Égyptiens signeront leur seule grosse performance à ce jour en Coupe du monde en tenant tête à l’une des meilleurs nations de la planète.
Pas grand-monde ne donnait pourtant cher de la peau des hommes de Mahmoud El Gohary avant ce match. Le début de rencontre est d’ailleurs à l’avantage des Pays-Bas qui dominent largement les débats. L’attaquant Wim Kieft, entré à la mi-temps, ouvre le score sur une belle action collective des Oranjes à la 58e minute. À cet instant, le sort de la partie semble jeté.
Mais l’Égypte, qui avait perdu son unique match disputé en Coupe du monde en 1934 et une élimination au premier tour face à la Hongrie (2-4), ne veut pas compromettre ses chances de bien figurer au Mondial 1990 dès sa première rencontre et pousse en fin de match pour revenir au score. Un forcing récompensé par l’obtention d’un penalty à la 82e minute.
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C’est Magdi Abdelghani, l’un des deux seuls joueurs de la sélection à évoluer à l’étranger (au Portugal à Beira-Mar), qui se charge d’exécuter la sentence. Son tir précis et puissant au ras du poteau droit trompe le gardien hollandais, Van Breukelen. Le milieu de terrain égyptien, déjà vainqueur de la CAN en 1986 avec les Pharaons, est fou de joie. Il vient d’offrir à la plus titrée des nations africaines son premier point en Coupe du monde. Le seul moment de gloire de l’Égypte cependant, qui terminera dernière de son groupe en Italie après un match nul face à l’Irlande (0-0), puis une défaite face aux Anglais (0-1).
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