France Ô

Dernière-née du groupe France Télévisions, la chaîne connaît un élargissement significatif de son audience grâce ?à la TNT. Et vise un public antillais et africain.

Publié le 31 mars 2008 Lecture : 3 minutes.

Née de RFO Sat, chaîne destinée aux DOM-TOM qui a fêté ses 25 ans le 26 mars, France Ô est la dernière petite chaîne qui monte du groupe France Télévisions. Accessible depuis février 2005 sur le câble et le satellite, « la chaîne de la diversité », comme on l’a tout de suite surnommée, a fait une entrée remarquée sur la télévision numérique terrestre (TNT) en France il y a six mois. Cet accès à la TNT correspond à un élargissement significatif de son audience. Mais aussi à une augmentation substantielle de son budget, de 500 000 euros annuels à ses débuts à 2 millions aujourd’hui. « C’est également une reconnaissance pour France Ô, avoue son directeur délégué Wallès Kotra, originaire de Nouvelle-Calédonie, car on vient de loin. Nous diffusions d’abord pendant 6 heures, puis 9 heures et maintenant nous diffusons 24 heures sur 24 en Ile-de-France, où nous avons un potentiel de 10 millions de téléspectateurs. »
France Ô ne s’adresse pas seulement aux ultramarins. Dès le début, elle a clairement affiché l’ambition d’être une chaîne fédératrice pour les populations « issues de la diversité ». Les responsables de la chaîne ont voulu que se reconnaisse dans ses programmes et ses journalistes un public composé certes de « dom-tomiens », mais aussi de ressortissants d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. « Nous défendons l’idée que les deux mamelles de la chaîne sont l’outre-mer et la diversité, explique Wallès Kotra. Les DOM-TOM sont nos racines ; la diversité, notre horizon. C’est ce qui fait que nous avons un regard particulier sur la France et sur le monde. »
France Ô se positionne ainsi sur un créneau délaissé par une France qui n’a pas réussi l’intégration des populations issues de l’immigration, qui se sentent prisonnières des images négatives véhiculées par les médias généralistes. Elle propose alors un regard valorisant, pertinent et souvent – fort heureusement – impertinent.
Une ambition qui n’est pas évidente à matérialiser à l’antenne. Pourtant l’identité de la chaîne commence à s’affirmer à travers ses programmes, notamment avec le talk-show sur l’art Ô Quotidien, orchestré pendant cinquante-deux minutes par Flyy Lerandy, l’émission-débat sur des thèmes tirés de l’actualité L’hebdo, en partenariat avec les radios Africa n° 1 et Beur FM avec autour de l’animateur Jean-Marc Bramy quatre éditorialistes : Francis Laloupo pour Africa n° 1 et Nadja Djema pour Beur FM, le polémiste Éric Zemmour du Figaro et Dominique Wolton, chercheur au CNRS spécialiste de la communication. Dans un registre culturel, Studio M retrace l’itinéraire de ses invités. « France Ô, c’est la télévision du vivre ensemble. Studio M est une émission conviviale où se croisent Gaulois, Corses, Africains, Antillais, qui sont musiciens, peintres, cinéastes et qui échangent dans le bonheur et la jubilation », explique la présentatrice Marie-Josée Ali.
Autre point fort de la chaîne, la case documentaire. De Maasai, terre interdite, à Mobutu, roi du Zaïre, en passant par Just to Get a Rap sur le phénomène des graffitis dans le mouvement hip-hop américain, la chaîne ne manque ni d’audace ni de surprises.
Par ailleurs, outre les journaux régionaux (Guadeloupe, Martinique, Nouvelle-Calédonie, etc.) France Ô a lancé à la rentrée 2006 un téléjournal quotidien sur l’actualité du continent, Infô Afrique. Et la fiction n’est pas en reste. La chaîne s’est laissé tenter par des coproductions. C’est le cas de la série Baie des flamboyants, tournée en Guadeloupe. « Pour la première fois, explique Wallès Kotra, on avait essayé de faire quelque chose qu’on souhaiterait voir : la France d’aujourd’hui, un univers métis. »

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