D’un patriarche l’autre
Publié le 31 mars 2008 Lecture : 1 minute.
Pour les catholiques tunisiens et les défenseurs de la cause palestinienne, le changement est hautement symbolique : dans les prochaines semaines, Mgr Fouad Twal (67 ans), qui fut archevêque de Tunis entre 1992 et 2005, puis président de la Conférence épiscopale régionale du nord de l’Afrique (Cerna), va devenir le nouveau patriarche latin de Jérusalem. Il s’agit de la plus haute autorité de l’Église catholique en Terre sainte, dont la juridiction s’étend à Israël, la Jordanie, Chypre et les territoires administrés par l’Autorité palestinienne, soit quelque soixante-quinze mille fidèles. Mgr Twal remplacera Mgr Michel Sabbah, qui a fêté le 19 mars ses 75 ans – âge limite pour exercer la fonction. Cette promotion est tout sauf une surprise : Mgr Twal était le successeur désigné de Mgr Sabbah depuis sa nomination par Benoît XVI, le 8 septembre 2005, comme évêque coadjuteur du patriarcat de Jérusalem.
À la différence de son prédécesseur, premier Palestinien nommé à la tête de l’Église catholique en Terre sainte depuis le rétablissement de ce siège, en 1847, Mgr Twal est jordanien. Affable et discret, ce diplomate de carrière est aussi différent qu’on peut l’être de Mgr Sabbah, réputé à la fois pour sa froideur et pour la hauteur de son verbe.
Ordonné prêtre en 1966, il a étudié le droit canon à l’Université du Latran, à Rome, puis à l’Académie pontificale ecclésiastique. En 1975, il est entré à la secrétairerie d’État auprès du Saint-Siège, où il s’est beaucoup intéressé aux questions relatives à l’Afrique. Il a également travaillé dans les nonciatures du Honduras, de l’Égypte, de l’Allemagne et du Pérou.
En poussant sur le devant de la scène un homme au discours plus policé et moins suspect de parti pris, le Vatican espère-t-il apaiser ses relations tumultueuses avec l’État hébreu ? Au cours des vingt dernières années, en effet, le gouvernement israélien a plusieurs fois reproché à Mgr Sabbah des prises de position jugées par trop politiques
