De Waldheim à Ben Laden
En échange de la libération des deux otages autrichiens enlevés le 22 février dans le Sud tunisien, la branche maghrébine d’Al-Qaïda exige l’élargissement de djihadistes détenus en Algérie et en Tunisie – et, selon toute vraisemblance, le versement d’une rançon. Leur ultimatum a été prolongé jusqu’au 6 avril.
Le gouvernement autrichien a confié la conduite de la négociation à l’un de ses meilleurs diplomates, Anton Prohaska, un bon connaisseur du monde arabe qui fut ambassadeur à Paris, à Berne et à Djeddah après avoir longuement servi à l’ONU auprès de son compatriote Kurt Waldheim et s’être occupé du Proche- et du Moyen-Orient au ministère autrichien des Affaires étrangères. Prohaska, qui est en contact régulier avec le président malien Amadou Toumani Touré, dispose peut-être d’une autre carte. Pendant son ambassade en Arabie saoudite, il a épousé une jeune Saoudienne, veuve de Salim, l’un des (nombreux) frères d’Oussama Ben Laden, qui périt en 1988 dans un mystérieux accident d’avion au Texas, alors qu’il négociait des accords pétroliers entre son groupe et la famille Bush.
Par ailleurs, le gouverneur de la province autrichienne de Carinthie, le leader ultranationaliste Jörg Haider, a révélé que le fils de Mouammar Kadhafi, Seif el-Islam (qui a fait ses études à Vienne), était impliqué dans les négociations. La Fondation Kadhafi, dirigée par ce même Seif, a d’abord démenti, mais l’information a été ultérieurement confirmée. Logique, puisque l’un des itinéraires possibles entre le lieu de l’enlèvement et la région de Kidal, au Mali, passe par le Sahara libyen.
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