Charles Michel

Le ministre belge de la Coopération est le fils de Louis, grand ami de l’Afrique qui fut chef de la diplomatie du royaume avant de devenir commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire.

Publié le 31 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Sa fine barbe blonde, ses lunettes et ses cheveux courts rappellent irrésistiblement quelqu’un. Mais Charles Michel, ministre belge de la Coopération, est plus grand et, surtout, plus discret que Louis, son père, commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire et ancien ministre des Affaires étrangères du royaume. Membre du gouvernement fédéral constitué le 21 décembre pour une période transitoire de trois mois – puis maintenu en place, le 20 mars, dans l’équipe qu’Yves Leterme a enfin réussi à constituer -, Charles a hérité de son père une passion pour la politique. Mais il n’a ni son assurance ni son bagout. D’ailleurs, le souhaite-t-il ? « Dans ce métier, explique-t-il, quand on est le fils d’un père comme celui-là, on hérite d’une partie de ses amis, mais aussi de ses ennemis. » Pour se faire rapidement un prénom, mieux vaut donc se différencier

Cible des railleries de ses compatriotes en raison de son hérédité, le jeune (32 ans) homme politique wallon, qui est juriste de formation, a pourtant une déjà longue carrière derrière lui. Avant de devenir le « monsieur Afrique » d’une Belgique en pleine crise, il fut successivement conseiller provincial (1994), député fédéral (1999), puis bourgmestre (maire) de Wavre (2006). De 2000 à 2004, il est ministre wallon des Affaires intérieures et de la Fonction publique et grimpe simultanément dans la hiérarchie de son parti, le Mouvement réformateur (MR), dont il est aujourd’hui le porte-parole. « La première fois que je me suis présenté à une élection, mon nom m’a certainement aidé : je n’avais que 19 ans. Par la suite, c’est mon travail, et lui seul, que les Belges ont récompensé. »
À l’issue des élections de juin 2007, le MR, désormais premier parti de Wallonie et de Bruxelles, souhaite conserver un portefeuille à vocation internationale. Celui de la Coopération échoit donc à Charles Michel, avec pour mission de rassurer des partenaires plutôt enclins à ironiser sur ce drôle de pays qui a mis six mois à constituer un gouvernement. Non, se défend-il, la Belgique n’a pas disparu de la scène internationale. Et elle n’oublie pas l’Afrique centrale
Dès le mois de janvier, il se rend en voyage officiel en RD Congo, premier bénéficiaire de l’aide belge, devant le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie. Son père fut l’un des principaux protagonistes de la réconciliation belgo-congolaise et a joué un rôle clé, au nom de l’UE, dans l’organisation des dernières élections. Charles, en revanche, quand il arrive à Goma le 17 janvier, alors que se termine la Conférence pour la sécurité et la paix dans le Nord- et le Sud-Kivu, n’a jamais mis les pieds au sud du Sahara. Ce qui l’oblige à « beaucoup de modestie ».
« Au Congo, raconte-t-il, je me suis rendu compte que, face aux attentes de la population et à l’urgence de la mise en place de nouvelles institutions, la Belgique n’avait pas le droit de rester les bras croisés. » Comme son père, il est convaincu qu’« il n’y aura pas de paix sans dialogue politique ». Avec ses interlocuteurs africains, son ascendance est plutôt un atout. « On n’a pas vraiment besoin de faire connaissance, il y a une confiance réciproque », admet-il. Ses prochains voyages le conduiront successivement au Bénin, en Bolivie, au Mozambique, au Niger et en Tanzanie.

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