Une saison polychrome

Africalia, dédiée à tous les arts, crée une passerelle entre l’Afrique et la Belgique. De mars à septembre, six mois de spectacles et de rencontres.

Publié le 2 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Les Belges n’ont pas fini de nous surprendre. En 2003, ils inventent une cinquième saison. Entièrement dédiée à l’art africain, la bien nommée Africalia s’est ouverte le 7 mars et se prolongera durant six mois.
Si la riche programmation ne néglige aucune discipline (cinéma, arts plastiques, littérature, musique, théâtre, danse), on remarquera qu’elle met l’accent sur des artistes jeunes et inventifs qui bousculent les idées reçues.
Attardons-nous d’abord sur le volet cinéma de la manifestation. Africalia propose une sélection de films récents, dont Abouna, du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun, ainsi qu’une programmation intitulée « Flash Black », qui rendra hommage au cinéaste sénégalais Sembène Ousmane. Un pionnier, puisque c’est le premier Noir africain à avoir tourné, en 1963, un court métrage de fiction, Borom Sarret (« Le Charretier »), sur le continent. La rétrospective suivra l’évolution du cinéma africain qui, à ses débuts, avait pris des allures coloniales puis ethnographiques, avant de se libérer au moment des indépendances pour revisiter un passé douloureux. Puis de se pencher, aujourd’hui, sur la réalité et le quotidien.
Mais Africalia ne gâte pas seulement les cinéphiles, elle s’attache, via une exposition intitulée « Transferts », à faire découvrir aux esprits curieux les oeuvres d’une vingtaine de vidéastes et de plasticiens contemporains venus des quatre coins du continent. Citons notamment le Malien Abdoulaye Kounaté, le Marocain Hicham Benohoud ou l’Égyptienne Mona Marzouk qui ont tous été inspirés par le thème des mouvements permanents et des allers-retours des hommes, des capitaux et des idées.
Animé par la fureur de lire ? Cap sur le Salon des littératures africaines qui se tient du 28 mars au 10 avril à Ixelles et à Liège, et qui accueillera notamment Abdourahman Waberi, Bessora, Sami Tchak, Kossi Efoui, etc. Que vous soyez mordu de polar, de poésie, de conte, de roman ou de bande dessinée, vous ne resterez pas sur votre faim.
Enfin, pour désaltérer les assoiffés d’évasion, Africalia reconstitue dans plusieurs villes de Belgique la place Jamaa el-Fna de Marrakech, et promet de la peupler de danseurs, de tatoueuses de henné, de diseuses de bonne aventure et de musiciens talentueux. Seront présents : Ahwash, Houaryat, Abidat R’mae, qui feront résonner la place de la fameuse « Daqa el-Marrakchia ». Que demander de plus ?

Pour plus d’informations, voir http://www.africalia.be/fr/index.asp

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