Une avancée médicale à suivre

Une chercheuse tunisienne nous fait part l’identification, pour la première fois en Afrique, d’un nouveau virus respiratoire.

Publié le 2 avril 2003 Lecture : 1 minute.

Des chercheurs hollandais ont identifié il y a deux ans un nouveau virus respiratoire : le Metapneumovirus humain (hMPV). Ce virus, qui fait partie de la famille des Paramyxoviridae, n’avait jamais pu être isolé du fait de son faible taux de réplication en culture cellulaire et de la transformation particulièrement lente de la cellule (effet cytopathique). Il serait à l’origine d’infections au niveau de l’arbre respiratoire inférieur (poumons) chez les enfants, se traduisant par des bronchiolites parfois sévères pouvant nécessiter hospitalisation et oxygénothérapie.
Ce virus, à prédominance hivernale, n’avait jusqu’ici été retrouvé que dans quelques pays industrialisés d’Europe, en Amérique du Nord et en Australie. En février 2002, il a été mis en évidence pour la première fois sur le continent africain, plus précisément en Tunisie. Son génome a pu être isolé dans les sécrétions nasopharyngées de deux nourrissons tunisiens âgés respectivement de 3 et 12 mois. Tous deux avaient été admis dans les services de pédiatrie des hôpitaux de Monastir et de M’Saken, au centre de la Tunisie. Les médecins étaient devant un tableau clinique associant toux, dysfonctionnement respiratoire (dyspnée), râles bronchiques, fièvre et rhinorrhée. Dans les deux cas, aucun agent causal infectieux n’avait pu être incriminé.
Effectuées au laboratoire de microbiologie du CHU de Sousse, les premières recherches ont pu être poursuivies – pour le séquençage d’une partie du génome viral – au laboratoire de virologie humaine et moléculaire du CHR de Caen (France). La comparaison avec les séquences publiées jusqu’ici a révélé des particularités au niveau des hMPV tunisiens qui permettent d’affirmer qu’il s’agit bien de souches typiquement locales.
Cette découverte tunisienne souligne l’intérêt d’élargir les études en vue de déterminer plus précisément la responsabilité du hMPV dans les infections respiratoires infantiles, dont un grand nombre demeure à ce jour d’origine inexpliquée. Les recherches devraient se poursuivre en vue de trouver des remèdes efficaces.

*Microbiologiste, CHU de Sousse, Tunisie.

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